Expédition « FAMOUS »
En août 1973, le bathyscaphe français Archimède, accompagné de son bâtiment de soutien Marcel Le Bihan, exécutait la première phase de l’expédition « FAMOUS » (French American Mid Ocean Undersea Study). Au cours des mois de juillet et août 1974, l’Archimède et l’engin français SP3000 d’une part, le sous-marin américain Alvin d’autre part, accompagnés de leurs navires supports, en exécutaient la phase principale au cours de 51 plongées et de 228 heures passées sur le fond à 700 km au sud-ouest des Açores, dans cette grande vallée sous-marine qu’est le Rift médio-atlantique. C’était alors l’extraordinaire moisson de 23 000 photographies, de 100 heures de télévision, de 2 tonnes de roches prélevées par 3 000 mètres de fond sur 167 sites différents.
Cet exploit remarquable, aboutissement d’un accord de coopération franco-américain datant de janvier 1970, d’un projet établi dans ses grandes lignes en août 1971, d’une longue et minutieuse préparation menée conjointement d’un bord à l’autre de l’Atlantique par le Cnexo (Centre national pour l’exploitation des océans) français et la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) américaine, devait permettre aux géologues et aux géophysiciens de faire un grand pas en avant dans la connaissance de l’histoire et de l’avenir de la Terre en leur apportant de précieuses indications sur la formation des océans et des chaînes de montagnes et sur l’activité sismique et volcanique du globe.
C’est cette aventure sans précédent que content, dans un ouvrage passionnant, deux personnalités du Cnexo, Claude Riffaut, directeur du Centre océanologique de Bretagne et chef français du projet, et Xavier Le Pichon, géophysicien de réputation mondiale.
Ayant participé tous deux à l’expédition, ils la font revivre en un style aisé, alliant à un souci constant de rigueur scientifique la forme vivante d’un reportage accessible à tous, avec un humour, un sens très sûr de l’anecdote et, par moments, cette pointe de poésie à laquelle n’échappent pas ceux qui aiment la mer lorsqu’il leur faut en parler.
On ne saurait manquer de souligner le double et très remarquable exemple de coopération qui a permis le succès de cette expédition : celle des interlocuteurs français et américains aux multiples stades de la conception, de la préparation et de l’exécution de l’opération, celle aussi, à bord des divers bâtiments, des scientifiques, des techniciens et des marins, aux tâches, aux contraintes et aux rythmes de vie différents, nécessitant une volonté permanente d’entente que tous surent réaliser. ♦