Avril 1976 - n° 354

Un équilibre s'étant établi entre producteurs et consommateurs de pétrole, la grande peur un moment suscitée par la crise, il y a deux ans, est aujourd'hui presque oubliée. À part quelques mesures d'économie et la décision de pousser la construction des centrales nucléaires, tout se passe comme si la croissance de nos sociétés industrielles pouvait continuer indéfiniment au même taux exponentiel sans que l'économie générale du système en soit perturbée. L'auteur, Directeur des recherches et moyens d'éssais (DRME) au ministère de la Défense, replace ces problèmes dans la perspective globale qui doit être la leur, celle des âges historiques du développement de l'humanité et du très long terme. Il est ainsi amené a proposer des solutions pour l'avenir des sociétés post-industrielles, solutions dont la réalisation passe par le développement des recherches concernant les sources d'énergie qui sont inépuisables. Lire les premières lignes

  p. 9-27

Liées de façon étroite et complexe, économie et défense sont deux composantes essentielles de toute politique visant à assurer à la nation un degré suffisant d'indépendance. L'auteur, inspecteur des finances, dégage les multiples aspects économiques de la défense, souligne leur importance et le caractère permanent de leurs interactions. Directeur de la Division des affaires économiques au Secrétariat général de la défense nationale (SGDN), il s'est inspiré de la conférence qu’il a prononcée le 29 janvier 1976 devant les étudiants du Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) de Défense à l'Université de Paris II. Lire les premières lignes

  p. 29-46

Le XXVe Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) n’a pas abordé le problème du dialogue Nord-Sud et du nouvel ordre économique mondial. La position doctrinale de l’URSS à cet égard est connue : rejet de toute responsabilité d'un clivage entre pays riches et pays pauvres qui résulte à ses yeux d'une exploitation pratiquée par le capitalisme et le colonialisme. L’auteur montre qu'à l'abri de ce dogme simpliste, la pratique soviétique vis-à-vis du Tiers-Monde s'inspire de critères de sélectivité dont le réalisme exclut toute générosité. Tôt ou tard les ambiguïtés de cette politique devront être levées. L'URSS ne pourra indéfiniment rester à l'écart du dialogue Nord-Sud ; elle le suit d'ailleurs avec méfiance et attention.

  p. 47-54

Où va la Chine ? Va-t-elle accorder la priorité à la lutte idéologique et à la révolution permanente ou bien va-t-elle tendre ses efforts vers un développement industriel qui ferait d'elle une grande puissance économique mondiale d'ici la fin du siècle ? C'est en effet ce dernier objectif qui apparait à travers les orientations nouvelles du Ve plan quinquennal préparé du vivant de Chou En-lai, et c'est là l'un des enjeux majeurs de la querelle qui s'est développée après l'ouverture de la succession du Premier ministre. Chiffres à l'appui, l'auteur, sinisant attentif aux problèmes de l'Asie orientale, dresse un tableau de la situation économique actuelle de la Chine.

  p. 55-65

Le coup d’arrêt porté le 25 novembre dernier à l’aventurisme militaro-communiste portugais est maintenant suffisamment loin pour qu’il soit possible d’en tirer la leçon, de comprendre les raisons de son échec et d’essayer de présenter un tableau objectif de la situation au Portugal à la veille des élections législatives du 25 avril 1976. Lire les premières lignes

  p. 67-78

Une démocratie de type libéral s'installe dans un pays que son histoire prédispose aux coups de force comme sa situation sociale à l'action violente ; une économie qui présente encore tous les traits du sous-développement dispose de moyens financiers considérables, ceux, notamment, d'un décollage rapide ; un pays qui se veut du Tiers-Monde et conteste toutes les formes d'hégémonie, aspire à jouer sur la scène internationale le rôle auquel il estime que sa richesse lui donne vocation : le Venezuela est une réalité naissante, un devenir dont l'aboutissement reste soumis à bien des aléas ou à des choix nouveaux.

  p. 79-89

L'endettement extérieur du Brésil porte un coup d'arrêt à sa montée en puissance. La crise économique diffère la libéralisation du régime. Un second article (« Le Brésil, nouvelle puissance internationale », RDN n° 355, mai 1976) sera consacré à la politique extérieure de ce grand pays d'Amérique latine.

  p. 91-97

Un an après la mort du général Beaufre, l'auteur qui l'a bien connu, revient sur son parcours et sa carrière ainsi que sur le cheminement intellectuel. Lire les premières lignes

  p. 99-109
  p. 111-116
  p. 117-130
  p. 131-141

Chroniques

  p. 143-148
  p. 149-158

L’année 1975 aura vu la rénovation du gros œuvre de la fonction militaire, un édifice vieux de 150 ans puisque les lois fondamentales sur lesquelles il reposait remontaient à 1831 et 1832, c’est-à-dire à l’époque où l’on avait donné de nouvelles structures aux armées françaises issues des campagnes napoléoniennes. Certes, le cadre d’ensemble de la fonction avait fait l’objet d’une première refonte par la loi du 13 juillet 1972 portant statut général des militaires, laquelle avait défini les garanties fondamentales des cadres des armées et les principes régissant leur fonction conformément à la Constitution et à l’ordonnance du 7 janvier 1959 sur l’organisation générale de la défense. Lire les premières lignes

  p. 159-162

Une nouvelle étape de la réorganisation progressive de l’Armée de terre sera bientôt franchie. Dans le cadre de l’allégement des frais généraux de cette armée, il sera procédé au cours de l’été à la fusion des actuelles Ve et VIIe régions militaires en une région unique qui portera le numéro V et dont le PC est fixé à Lyon. Lire les premières lignes

  p. 163-166
  p. 167-172

Le président Ford a présenté le 21 janvier 1976 au Congrès son projet de budget fédéral pour l’exercice fiscal 1976-1977, l’année budgétaire américaine commençant désormais le 1er octobre. Lire les premières lignes

  p. 173-178
  p. 179-185

Bibliographie

Clausewitz pensa la guerre au début du XIXe siècle, à une époque où l’aspect des conflits armés se modifiait profondément. L’accroissement de la taille des effectifs et des moyens mis en jeu rendait caduques les conceptions traditionnelles d’un art teinté de bravoure et de génie, et imposait le recours à une véritable science. L’élaboration de cette science militaire ne s’est pourtant pas faite spontanément. L’émergence du rationalisme qui animait les autres disciplines se manifestait dans le domaine de la stratégie par des simplifications abusives. Selon les modes, les auteurs ou les découvertes techniques, l’issue générale des guerres était hâtivement fondée sur telle organisation des unités combattantes, la portée d’une nouvelle arme ou les limites des possibilités d’intendance. Lire la suite

  p. 186-187

René Chambe : Au carrefour du destin : Weygand, Pétain, Giraud, de Gaulle  ; Éditions France-Empire, 1975 ; 303 pages - André Nolde

René Chambe est un officier général de l’Armée de l’air, chasseur, aux états de service particulièrement brillants. Il est aussi un écrivain de talent, doué de beaucoup d’imagination, auteur de plusieurs romans, de récits de guerre et de carnets de souvenirs. Par son nouveau livre, il veut accéder à la dignité d’historien. C’est beaucoup d’ambition. Il est difficile, puisque l’auteur lui-même y insiste, de se méprendre sur le fait qu’Au carrefour du destin n’est qu’une thèse, c’est-à-dire une sélection de faits et de témoignages effectuée dans le but d’illustrer une théorie, de démontrer une proposition. Et dès qu’il s’agit de sélection, on sort bien évidemment du domaine de la recherche historique. Lire la suite

  p. 187-187

Claude Riffaud et Xavier Le Pichon : Expédition « FAMOUS »  ; Éditions Albin Michel, 1975 ; 271 pages - Y. B.

En août 1973, le bathyscaphe français Archimède, accompagné de son bâtiment de soutien Marcel Le Bihan, exécutait la première phase de l’expédition « FAMOUS » (French American Mid Ocean Undersea Study). Au cours des mois de juillet et août 1974, l’Archimède et l’engin français SP3000 d’une part, le sous-marin américain Alvin d’autre part, accompagnés de leurs navires supports, en exécutaient la phase principale au cours de 51 plongées et de 228 heures passées sur le fond à 700 km au sud-ouest des Açores, dans cette grande vallée sous-marine qu’est le Rift médio-atlantique. C’était alors l’extraordinaire moisson de 23 000 photographies, de 100 heures de télévision, de 2 tonnes de roches prélevées par 3 000 mètres de fond sur 167 sites différents. Lire la suite

  p. 187-188

Pierre Gaxotte : Histoire de l’Allemagne  ; Éditions Flammarion, 1975 ; 725 pages - A. F.

Alliant de solides connaissances historiques aux dons de romancier, l’auteur réussit l’exploit remarquable de résumer en 700 pages l’histoire de l’Allemagne, de ses origines jusqu’à nos jours. En dépit de sa densité, cet ouvrage se lit presque comme un roman ; les détails révélateurs et parfois amusants abondent, allégeant ainsi son poids scientifique. Même au lecteur averti il procure un enrichissement certain. Trop souvent les observateurs des questions allemandes ignorent ou négligent de longues périodes de l’histoire du pays voisin, bien qu’elles aient fortement influencé les événements ultérieurs. Nous pensons notamment au Moyen-Âge, au rôle des villes et aux multiples facteurs de division, de l’évasion des empereurs vers Rome ou vers le Sud-Est européen jusqu’à la Réforme, qui provoqua pendant des siècles un extraordinaire émiettement national. L’utilité, la valeur et l’intérêt de ce livre sont donc incontestables. Lire la suite

  p. 188-189

Jacques Attali : La parole et l’outil  ; Puf, 1975 ; 236 pages - André Nolde

Cet ouvrage d’analyse économique est extrêmement savant. Nous ne pensons pas qu’il se trouve plus de quelques milliers de personnes en France capables d’en aborder la lecture avec aisance et d’en assimiler totalement le contenu. Mais ce n’est peut-être pas une raison suffisante pour qu’une élite moins étroitement spécialisée s’en détourne. L’ouvrage, croyons-nous, présente un double intérêt. D’une part, son auteur est l’un des principaux conseillers économiques de la direction du Parti socialiste (PS) et de son leader François Mitterrand : nul ne peut affirmer qu’il ne sera pas un jour ministre de l’Économie et des Finances. D’autre part, cette étude rend compte de toute une série de très remarquables efforts poursuivis principalement, depuis une dizaine d’années, au sein des séminaires institués par l’École Polytechnique pour les élèves de la nouvelle option ÉconomieLire la suite

  p. 189-189

Pierre Mendes-France : La vérité guidait leurs pas  ; Éditions Gallimard, 1976 ; 258 pages - André Nolde

Les quatorze portraits d’hommes politiques réunis dans le présent ouvrage sont de différentes époques, et sont inspirés par des circonstances très diverses : commémorations, nécrologies, critiques, préfaces, etc. – articles assez disparates. Il est forcé que ce genre d’ouvrage manque d’unité et de composition. Un préambule, intitulé « L’homme d’État et le pouvoir », une postface « Où en sommes-nous ? », s’efforcent bien de régler l’éclairage de cette galerie de portraits pour les rendre moins disparates. Mais cet effort, à notre avis, n’est pas payé de retour, car, en tout état de cause, rapprocher, par exemple, Charles de Gaulle d’Émile Zola, ou celui-ci de Georges Boris, ou Winston Churchill de Jean Jaurès, ne peut procéder que de l’exercice de style. Lire la suite

  p. 189-190

Alexandre Soljenitsyne : Lénine à Zurich  ; (traduit du russe par Jean-Paul Sémon) Éditions du Seuil, 1975 ; 322 pages - André Nolde

Peu de lecteurs d’Août quatorze se sont aperçus qu’il manquait au livre, vers le milieu, un chapitre – celui qui aurait dû être numéroté 22. Cette lacune ne compromettait pas la continuité du récit. Aujourd’hui, nous apprenons que les pages manquantes introduisaient dans le roman un nouveau personnage – Vladimir Illitch Lénine. Celui-ci vivait, à l’époque du roman, en Suisse, assez loin par conséquent des réalités russes, et n’avait rien à voir avec les combats en Prusse orientale. Cette première apparition du principal acteur de la Révolution de 1917 n’était donc ici à sa place que compte tenu de l’ordonnance générale, encore inconnue des lecteurs, de la monumentale trilogie Août quatorze Octobre seizeMars dix-sept, que Soljenitsyne a toujours considérée comme « l’œuvre de sa vie », mais dont seul a paru le premier « nœud ». Lire la suite

  p. 190-191

Joseph A. Field et Thomas C. Hudnut : L’Algérie, de Gaulle et l’Armée  ; (traduit de l’américain par Jacques Mordal) Éditions Arthaud, 1975 ; 207 pages - André Nolde

Ce livre, consacré après tant d’autres à la guerre d’Algérie, est cependant assez différent de tout ce qui a été publié précédemment sur le sujet. Il est dû à deux jeunes historiens américains qui, comme tels, se sentaient très libres de leurs opinions et de leurs conclusions, contrairement à la plupart des auteurs français qui ont du mal à se débarrasser d’une certaine crispation, s’agissant d’événements vécus et ressentis comme une véritable tragédie nationale. Une inhibition analogue empêche également ces auteurs d’évoquer avec détachement le personnage du général de Gaulle, qui représente pour les Français beaucoup plus qu’un simple homme politique. De même pour l’Armée, que nous continuons malgré tout à identifier avec la Nation. Lire la suite

  p. 191-192

Revue Défense Nationale - Avril 1976 - n° 354

Revue Défense Nationale - Avril 1976 - n° 354

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Avril 1976 - n° 354

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