Bonaparte en Italie-1796-1797
Depuis des décennies, le baron Thiry continue à construire le monument à la gloire de Napoléon qui est l’œuvre de toute sa vie. Vingt-quatre volumes avaient été consacrés au Premier Consul et à l’Empereur. C’est désormais au seul général Bonaparte que l’auteur s’intéresse, d’où le livre sur la campagne d’Égypte paru l’année dernière, et d’où cette étude sur la campagne d’Italie. Suivant sa manière habituelle, très minutieuse, soucieuse du détail, le baron Thiry saisit Napoléon Bonaparte le jour où il arrive à Nice (26 mars 1796) en tant que nouveau général en chef de l’armée d’Italie, le suit pas à pas tout au long de plus de 700 pages et l’abandonne le 2 décembre 1797 au moment où le général victorieux qui a dicté les conditions de paix, quitte Rastatt pour Paris, rêvant, dans sa berline, à son avenir.
Ces 700 pages sont à peine suffisantes pour évoquer, par le menu, une campagne éblouissante, de Montenotte, Millesimo-Dego au passage du Tagliamento et à la marche sur Vienne en passant par Lodi, Mantou, Castiglione et Rivoli, sans compter l’action diplomatique de Bonaparte et les différentes conférences. Si l’on y ajoute les soucis domestiques de Bonaparte concernant Joséphine, lointaine et désirée, ou la passion de sa sœur Pauline pour le régicide Fréron, on constate l’amplitude du champ d’investigation, tout en regrettant que les événements soient traités au jour le jour, tous sur le même plan quelle que soit leur importance. Il en résulte, pour le lecteur, un sentiment de dispersion assez décourageant. On regrettera également de ne pouvoir suivre, sur des cartes lisibles, toutes les manœuvres de Bonaparte et de ses lieutenants, car les quatre cartes anciennes reproduites sont insuffisantes pour éclairer un lecteur qui n’est pas nécessairement averti de la topographie du théâtre d’opérations italien. ♦