La France, trop longtemps tournée vers l'intérieur du continent, a négligé sa vocation maritime. L'intérêt d'une marine marchande nationale est aujourd'hui évident ; il faut que notre commerce extérieur s'effectue en majorité sous pavillon français. Mais le développement d'une infrastructure portuaire capable d'assurer une plus large part du commerce européen est non moins indispensable ci notre balance commerciale. À cet égard, beaucoup a déjà été fait durant les dernières décennies ; les réalisations de Dunkerque, Le Havre-Antifer et Marseille-Fos en témoignent. Ce n'est pas cependant dans le seul domaine du traitement des marchandises pondéreuses, en vrac solide ou liquide, que nos installations portuaires doivent se développer, mais aussi dans celui des marchandises diverses où nos concurrents belges, hollandais et allemands offrent des services plus avantageux ou à des prix plus compétitifs. Il faut pour cela lever un certain nombre de handicaps dont souffrent encore nos ports et leur environnement. La récente grève qui a paralysé le port de Dunkerque n'est qu'un des aspects de ces problèmes. Cet article présente le bilan de notre développement portuaire, porte un diagnostic sur les obstacles qu’il rencontre et indique les conditions de leur levée.