Jean de Lattre, mon mari. 1945-1952
La suite et l’épilogue de l’histoire des de Lattre nous sont donnés par la Maréchale dans le second tome de Jean de Lattre, mon mari. Il s’agit bien, non seulement du Maréchal, mais de la vie de cette famille – le père, la mère et l’enfant – telle qu’elle s’inscrit sur une toile de fond où sont projetées les péripéties, en paix et en guerre, de la carrière glorieuse de Jean de Lattre.
Peut-être peut-on regretter que l’auteur n’ait pas cru devoir nous faire voir du dedans le mécanisme subtil du caractère extraordinaire du général de Lattre, n’évoquant qu’avec discrétion les fameuses « scènes » qui pouvaient modifier le cours d’une carrière – et certains en ont souffert – mais dont le souvenir a provoqué ultérieurement chez bien des officiers, aux prises avec l’apathie des uns et des autres, l’exclamation : « Ah, si de Lattre était là ! ».
De même, ne perçoit-on pas aussi nettement qu’ils le méritent les éclairs de génie de ce chef hors du commun qu’était de Lattre. C’est là, sans doute, la conséquence d’un excès de modestie qui, en fin de compte, rend l’ouvrage et son auteur d’autant plus estimables et plus respectables. Nous ne saurions leur en faire grief !
Mais, du moins suit-on le fatal enchaînement des événements qui marquèrent les dernières phases des existences de Bernard et de Jean de Lattre : le drame de l’Indochine se mue en tragédie antique et présente au lecteur son rigoureux déroulement : deux vies, l’une de durée moyenne, l’autre brève, suivant la mesure des hommes, deux destins glorieux deux missions accomplies. Et tout cela conté par celle qui fut tout pour l’un et pour l’autre : mère, épouse.
Ce beau livre doit être lu : il rappellera aux plus vieux un caractère exceptionnel, une carrière fulgurante : il donnera aux plus jeunes un bel exemple d’amour filial, d’amour de la Patrie, de destin accompli dans la fleur de l’âge. ♦