Politique et diplomatie - La France, le Zaïre et l'Afrique
La décision prise par le Président de la République française de répondre positivement à la demande d’assistance du Président de la République du Zaïre et du Roi du Maroc et la manière dont cette décision a été exécutée ont fait l’objet de nombreux commentaires. Du point de vue militaire et technique, on a souligné la démonstration qui vient d’être faite de notre capacité à assurer, dans les conditions requises de discrétion, la préparation et le déroulement d’une opération logistique d’une grande envergure. La manière remarquable dont fut menée cette action prouve en effet que la France dispose des moyens matériels indispensables pour faire face aux engagements qu’elle a souscrits et pour défendre ses intérêts propres, même à des distances considérables, lorsqu’il n’est pas question d’affronter les superpuissances. Mais l’objet de cet article n’est pas de tenter de tirer les leçons sur le plan stratégique de l’aide logistique que la France vient d’apporter au Zaïre ; il est d’énoncer les questions qui, sur le plan juridique et politique, peuvent être posées à propos de cette action. Le Président de la République a d’ailleurs lui-même opportunément pris l’initiative dans ses propos télévisés du 12 avril d’éliminer un certain nombre de malentendus.
En la matière il convient, car cela est essentiel, de distinguer le plan juridique et le plan politique.
Sur le plan juridique, la première question qui peut se poser à propos de l’appui logistique donné par la France à l’action marocaine au Zaïre est : Peut-on, comme cela a été avancé, y voir une intervention, une ingérence dans les affaires intérieures du Zaïre ? Sur ce point, la réponse — pertinente — a été donnée par le Président de la République : il ne s’agit pas d’une intervention dans les affaires intérieures pour deux raisons :
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