À l’heure où les États-Unis s’apprêtent à élire leur Président, ce livre vient très opportunément éclairer pour nous les arcanes des institutions américaines. Il faut bien avouer que le système électoral avec ses opérations primaires, ses conventions, sa campagne finale menée dans la liesse populaire au bruit des orphéons, à grand renfort de défilés de jupettes et d’exhibitions de carnaval, nous apparaît surprenant. Surprenant aussi ce bipartisme dont l’on apprend qu’il n’est que coalition éphémère d’une multitude de partis.

En Amérique, en effet, religions, ethnies, particularismes régionaux, groupes d’intérêts, idéologies, s’amalgament pour la circonstance en deux « composts » théoriquement opposés. Leur cohérence et leur stabilité ne sont maintenues durant la législature que par des compromis qui obligent l’État à différer les problèmes cruciaux, voire à les éluder.

Surprenantes encore les intrications de l’administratif et du judiciaire avec le politique. L’on sait toutefois que, sauf exceptions citées surtout dans les romans noirs, juges ou gouverneurs, qu’ils soient Démocrates ou Républicains, ne mettent pas en danger la pérennité de la Fédération.

Surprenante Amérique que ce livre, malgré sa densité, nous permet de mieux comprendre et d’apprécier davantage. ♦