Le dernier jour de l’Algérie française
Le « commencement de la fin », « la grande peur de l’an mille » ! Ce sont là les expressions que Gérard Israël applique à cette course haletante que mène l’Algérie française vers sa fin, en plein été 1962.
Le 1er juillet de cette année est en effet pour les « Pieds Noirs » la fin du monde, la fin de leur monde. Mais l’auteur de ce livre ne se contente pas de nous relater les péripéties de « ce jour-là », il nous fait vivre avec une extrême intensité la veille angoissée d’une foule que sa propre terreur porte aux pires violences et les lendemains hébétés qu’ensanglante à son tour, çà et là, la vengeance.
Meziane Areski et José Ramirez, « utilités » que le destin met en scène dans le décor de Bab el Oued nous émeuvent ; les crimes du commando Delta nous indignent et nous partageons l’inquiétude de ceux qui à Paris ou au Rocher noir cherchent à éviter que le déchirement ne devienne rupture. Ainsi participons-nous, minute par minute, à un des drames les plus poignants de l’aventure contemporaine. Sans s’abandonner à la délectation morose, il n’est point mauvais pour se satisfaire du présent, de se remémorer ce passé là, si douloureux soit-il. ♦