Assurer l’expansion sans inflation, tel est l’objet de la politique conjoncturelle. Elle s’articule au Plan à moyen terme, lequel, réciproquement, ne saurait être établi sans une connaissance approfondie des mécanismes complexes du réglage en courte période visé précisément par la politique conjoncturelle. C’est à l’étude de ces mécanismes que s’attache Paul Coulbois, professeur à l’Université de Paris I et fidèle commentateur de l’actualité économique dans notre revue.

Il était opportun que l’excellente collection « Initiation générale » de Cujas s’enrichît d’un ouvrage faisant à la fois la synthèse et la critique des nombreux travaux qui ont vu le jour depuis quelques années, notamment aux États-Unis, et des théories qui se sont donné pour objet la recherche d’un modèle optimum d’expansion sans inflation.

En étudiant, dans une première partie, les objectifs de la politique conjoncturelle : une croissance rapide et régulière, la stabilité des prix, le plein-emploi, l’auteur n’oublie pas pour autant les conditions d’« humanisation » dans lesquelles ils doivent nécessairement s’insérer. Des notions capitales dominent cette étude et ce n’est pas le moindre mérite de Paul Coulbois que de les rendre accessibles même au lecteur non initié : ce sont, par exemple, la notion d’écart entre croissance effective et croissance potentielle, la relation que Philipps a cru pouvoir établir entre le taux de chômage et les hausses des salaires, mais dont l’auteur montre qu’elle se complique de l’intervention de bien d’autres facteurs, ou encore le phénomène de la stagflation qui fait l’objet d’un chapitre particulier.

La seconde partie est consacrée à l’étude des diverses politiques qui interviennent comme les instruments de la politique conjoncturelle en agissant, soit sur la demande, ce sont alors les politiques budgétaire et monétaire et leur nécessaire conjonction, soit sur l’offre, ce qui implique productivité, innovation, mais aussi politiques de la main-d’œuvre et de la concurrence, et enfin une politique des revenus dont l’auteur esquisse en conclusion les grandes lignes.

Ce ne sont pas seulement les étudiants en sciences économiques, juridiques et politiques qui tireront profit de la lecture de cet ouvrage, mais tous ceux qui – ne serait-ce que pour comprendre les grands événements de l’actualité économique dont ils sont volens nolens les acteurs – désirent s’initier à cet aspect de la politique économique en dépit de la complexité de ses chemins à travers lesquels Paul Coulbois les mène, sinon sans effort, du moins aisément et sûrement.

Une abondante bibliographie et un index alphabétique détaillé font de cet ouvrage un instrument de travail commode. ♦