Anti-clichés sur l’Amérique
Dans sa préparation à la civilisation postindustrielle, la voie prise par l’industrie américaine est délibérément sociale sinon socialiste, mais un tel socialisme, s’il tend aux mêmes buts, est fort différent de celui du XIXe siècle ou de la gauche française de notre temps. Il n’est pas en effet le fait de l’État. Irène Chedaux nous montre fort bien que dans l’Amérique d’aujourd’hui, l’élan socialiste provient d’initiatives privées. Les capitalistes font la révolution que le prolétariat refuse d’entreprendre mais que l’élite intellectuelle exige. Le profit n’est donc plus la finalité du capitalisme, mais peut-être l’utilité sociale de l’entreprise.
Gageure… ? Voire. « L’entreprise civilisatrice, si elle réussit, peut devenir le moteur d’une nouvelle période de l’aventure humaine. » En tous les cas, ces Anti-clichés sur l’Amérique estompent singulièrement les caricatures usées de l’homme d’affaires à gros cigare et chapeau de soie. ♦