L’Amiral de Grasse, vainqueur à la Chesapeake
Une contribution à l’histoire de la guerre d’indépendance des États-Unis et au rôle déterminant qu’y jouèrent les Français et leur marine. C’est en 1781, mandé par le roi Louis XVI à Versailles, que l’amiral de Grasse se voit confier une flotte qui ira porter aux « Insurgents » d’Amérique toute l’aide qu’ils réclament.
Le 15 mars 1781, 38 vaisseaux de guerre appareillent de Brest ; après quelques mois passés à Fort-Royal (Fort-de-France, Martinique), la flotte mettra le cap vers l’ouest. Le 5 septembre, la bataille décisive contre la flotte anglaise se déroulera dans la baie de la Chesapeake, la victoire française permettra l’arrivée de renforts dont Washington et Rochambeau avaient grand besoin, la présence de ces troupes déterminant la victoire de Yorktown où la garnison britannique devra se rendre. Le Congrès des États-Unis votera à de Grasse des remerciements en ces termes : « Votre nom sera à jamais cher au bon peuple de ces États ». Sur la route du retour, la bataille des Saintes d’avril 1782 verra le morcellement en divers tronçons de la flotte française. Prisonnier des Anglais, ramené en Grande-Bretagne, présenté au Roi qui le charge d’une mission en vue de faire revenir la paix, de Grasse rentre en France en août 1782 ; la paix sera signée en 1783.
La fin de la vie de l’amiral de Grasse sera assombrie par le conseil de guerre de Lorient où les officiers de la flotte devront s’expliquer sur leur comportement au cours de la bataille des Saintes. La reddition avait-elle été nécessaire ? Bougainville avait-il désobéi aux ordres de l’amiral de Grasse ? Très affecté par le procès où il n’avait pourtant jamais figuré en accusé mais en plaignant, de Grasse mourra en 1788.
Tel est, brièvement résumé, cet excellent livre de M. Jean-Jacques Antier, au style vif et alerte, qui se lit avec grand intérêt et qui est complété de cartes et illustré de dessins de Philippe Ledoux. ♦