Démographie historique
Les études démographiques actuelles sont d’une difficulté notoire et leurs résultats prêtent à diverses interprétations ; que dire alors des recherches faites sur la démographie des temps passés ? Elles nécessitent un travail de démographe et d’historien, sur des documents incomplets dont il s’agit pourtant de faire une synthèse intelligible et logique. La principale leçon qui peut être tirée de ce manuel destiné surtout aux étudiants et aux enseignants, mais dans lequel chacun peut trouver de l’intérêt, est qu’il faut se garder de généraliser des conclusions partielles tirées de cas particuliers, et d’énoncer des lois auxquelles on pourrait se référer. Cela est vrai des données actuelles, et plus encore de celles du passé. Cette constatation ne doit pas décevoir, mais au contraire on doit y trouver une incitation à affiner de plus en plus les méthodes en vue d’obtenir des résultats utilisables. C’est pourquoi ce manuel fait état des méthodes, tout en fournissant les conclusions, souvent aléatoires et discutables, auxquelles elles permettent d’aboutir.
Une autre réflexion vient à l’esprit en lisant cet ouvrage. Nos conceptions se basent sur des données incomplètes, et toutes les explications que nous pouvons donner des phénomènes passés sont entachées de l’insuffisance de nos connaissances en matière démographique. Car il est évident que le nombre a toujours joué un rôle dans les affaires humaines, de même que les structures et les mouvements de la population. Les éléments démographiques étant mal connus et par suite encore plus mal interprétés, nous risquons donc de faire fausse route lorsque nous les négligeons ou que nous leur donnons une signification erronée.
Enfin, la lecture de cet ouvrage doit rectifier en nos esprits certaines idées arrêtées, préconçues et fausses sur l’évolution démographique du passé.
C’est un ensemble très positif pour un manuel d’enseignement supérieur ; il montre suffisamment qu’il s’adresse à tous. ♦