Politique et diplomatie - Les deux Grands fin 1977
Où en sont les relations américano-soviétiques ? La question mérite d’être posée puisque certains commentateurs, après l’entrée en fonction en janvier dernier de la nouvelle administration du Président Carter, avaient estimé qu’il convenait d’enterrer la détente et de déterrer la hache de la guerre froide. À dire vrai, ils trouvaient argument dans certaines déclarations du Président des États-Unis, soulignant plus nettement que ne l’avaient fait ses prédécesseurs sa volonté de faire respecter dans le monde entier les valeurs auxquelles adhère unanimement le peuple américain.
Ainsi, le Président réussissait-il à recréer autour de sa fonction et de sa personne le consensus que ni Richard Nixon ni Henry Kissinger n’avaient cru possible ou nécessaire d’obtenir. Mais le consensus de l’opinion américaine sur les principes affirmés par le Président ne suffit évidemment pas pour régler les problèmes auxquels les États-Unis sont confrontés dans le domaine extérieur. Dans certains cas, ce consensus peut même en rendre la solution plus difficile (1).
Parmi ces problèmes, le plus urgent est la situation au Moyen-Orient. En effet, la négociation dite SALT sur les armes stratégiques peut s’étirer en longueur sans que cela comporte de risques graves. Il en est de même des M.B.F.R. dont on discute à Vienne ; et de même également des échanges de vues qui ont lieu à Belgrade entre participants à la C.S.C.E., qui sont chargés d’établir un premier bilan des résultats de la Conférence d’Helsinki. Seul le conflit israélo-arabe présente un caractère explosif (2). Ainsi s’explique la déclaration commune soviéto-américaine du 1er octobre, qu’il est intéressant à plus d’un titre de commenter.
Il reste 89 % de l'article à lire