L’Outre-Mer français, hier, aujourd’hui, demain
Il est bon que paraissent de semblables ouvrages qui donnent de la question « coloniale », dont le procès a été si durement et si injustement fait au cours de ces dernières années, une vue objective, tenant compte des réalités de notre époque et de celles dont le monde sera fait demain. Les grandes conquêtes coloniales d’autrefois sont révolues, tout au moins sous la forme qu’elles ont revêtue et que l’auteur rappelle de façon fort claire ; mais il en reste des traces qui sont des facteurs de la situation de notre temps : des empires coloniaux que la France posséda, subsiste un « outre-mer francophone » qui a son originalité, et un « outre-mer français », formé des départements et territoires d’outre-mer. Ils ne sont, ni l’un ni l’autre une simple survivance du passé, un reliquat folklorique et encombrant des épopées et des entreprises d’autrefois.
Avec beaucoup de finesse et de sagacité. André Teulières montre, documents à l’appui, quel peut être leur avenir, basé à la fois sur les conditions de l’indépendance et sur une mise en valeur rationnelle des terres demeurées françaises. Rien ne meurt que pour renaître. C’est à cette renaissance d’un passé que l’on croit trop souvent mort que l’auteur convie ses lecteurs, sans grandiloquence, avec un souci de demeurer dans les limites de ce qui peut – et donc devrait – être obtenu. L’ancien officier colonial que fut l’auteur ne ressasse pas des griefs non plus que des regrets. Il accepte les faits et tente de les utiliser pour le plus grand bien de notre pays et des anciens colonisés qui restent nos amis. ♦