La guerre révolutionnaire du Viet Nam
L’affrontement du plus grand pays du monde par sa puissance militaire, son industrie, ses finances et d’un État récent, pauvre, occupant en Asie une position marginale, est l’un des événements les plus notables et les plus paradoxaux de notre temps. L’auteur, qui a longuement étudié les guerres révolutionnaires et publié plusieurs ouvrages sur les campagnes récentes d’outre-mer, donne du conflit vietnamien une étude claire, précise, appuyée sur des chiffres et des statistiques. Il conduit son raisonnement en s’appuyant sur des références nombreuses, que le lecteur est heureux de trouver ainsi rassemblées et ordonnées.
Mais vers quelle conclusion conduit-il celui-ci ? Il nous semble que c’est la suivante, telle que Gabriel Bonnet l’écrit : « Les faits parlent d’eux-mêmes. Les dirigeants américains, aveuglés par leur vieil adage « Asia first », se sont obstinés à nier que la guerre naissait d’une révolte du Sud contre le gouvernement du Sud. » Cette conclusion nous paraît particulièrement exacte sur le plan général. Elle s’accompagne de nombreuses considérations sur les données stratégiques et tactiques de la guerre, desquelles chacun pourra se nourrir et enrichir le fonds de ses propres réflexions.
Ce livre, dont la substance est importante, mais dont l’abord est aisé, malgré les données techniques qu’il contient, présente un aspect essentiellement militaire du conflit vietnamien. Mais cet aspect reste le principal, quelles que soient les implications de haute politique à longue portée qu’il détermine.
On ne saurait trop le recommander à nos lecteurs, et particulièrement aux militaires, qui y trouveront, avec une documentation solide, une bibliographie fort étendue, à jour jusqu’en décembre 1968. C’est donc à la fois un livre de lecture et d’étude. ♦