Mein Kampf de Adolph Hitler, le livre le plus dangereux des temps modernes
Puisqu’il est avéré que peu de gens avaient lu Mein Kampf avant la guerre de 1939, puisqu’il est fort probable que ceux qui l’ont lu après 1945 ne sont guère plus nombreux, il faut souhaiter que ce livre trouvera des lecteurs. Il est en effet indispensable à la connaissance et à la compréhension de notre temps de savoir quelles étaient les idées sur lesquelles Hitler a bâti son action, en fonction desquelles aussi il a dirigé le peuple allemand et conduit le monde à l’hécatombe de la deuxième guerre.
L’ouvrage de Werner Maser est divisé en deux parties. La première est une étude de Mein Kampf en tant qu’œuvre littéraire, si l’on peut donner ce qualificatif à ce véritable et volumineux tract politique. Pourquoi et comment Hitler l’a-t-il écrit ? Quelles sont les questions que pose le texte, quant au fond et quant à la forme ? Combien d’éditions en a-t-il été tiré, et en combien de langues ? Ce sont là des questions auxquelles il est intéressant de pouvoir répondre.
Mais c’est la seconde partie qui présente pour l’ensemble des lecteurs le plus grand intérêt. Elle porte en effet sur l’analyse des idées contenues dans Mein Kampf et sur l’application qui en a été faite par Hitler pendant son passage au pouvoir. Certes, ces idées sont connues de la plupart : la notion de race, celle de l’espace vital, la nécessité pour l’Allemagne de s’étendre vers l’Est, mais seulement après s’être débarrassée de la menace française, les possibilités d’alliance avec l’Italie et l’Angleterre, le refus du régime parlementaire et la toute-puissance du chef, la haine des Juifs… Mais ce qui est particulièrement démonstratif, c’est la correspondance presque absolue avec la théorie et l’exécution ; seul le pacte germano-soviétique de 1989 n’avait pas été prévu et se trouvait contraire aux intentions si clairement indiquées dans le livre de Hitler.
Il ne s’agit pas seulement d’histoire ; c’est l’avenir que le travail de Werner Maser concerne. Car s’il est peu d’exemples d’annonce préalable des intentions d’un homme et d’un parti, le fait peut se reproduire. Les contemporains ont précisément traité Mein Kampf par le mépris parce qu’il leur a semblé qu’un programme si ambitieux tenait du délire et ne saurait jamais être mis à exécution. L’expérience leur a donné un tel démenti qu’il est indispensable qu’elle ne soit pas oubliée. ♦