La guerre secrète des services spéciaux français (1935-1945)
D’une lecture aisée en même temps qu’agréable, chacun de ses chapitres étant divisé en de nombreux paragraphes portant un titre que la grande presse à sensation ne renierait pas, ce livre n’en est pas moins une étude fort sérieuse et fort complète de l’activité des services spéciaux français avant et pendant le dernier conflit mondial. L’auteur en fit partie ; aussi ne faut-il pas s’étonner que perce, dans l’ensemble de l’ouvrage et plus particulièrement dans ses dernières pages, la nostalgie de l’ancien « SR » tel qu’il existait dans notre armée, un service de renseignement proprement militaire.
L’histoire de nos services spéciaux se tissa étroitement à celle de notre pays et de ses institutions. Aussi Michel Garder est-il fatalement appelé à rappeler les grands événements de la guerre, de même que la période de l’occupation et de la captivité entre les différents partis qui divisaient alors les Français. Mais ce que le lecteur notera – et ce que bien des lecteurs découvriront sans doute – c’est la continuité de l’action de nos services, qui, sous des sigles souvent mystérieux, poursuivirent en toutes circonstances la lutte contre l’occupant, considéré comme l’ennemi. Les anciens verront évoquer maintes figures familières ; les jeunes trouveront des noms sous lesquels ils ont connu certains de nos chefs de l’après-guerre. Cette histoire des services spéciaux n’est pas anonyme ; la plupart des principaux personnages sont encore vivants.
Aussi faut-il rendre hommage à l’auteur de l’objectivité et de l’intensité du récit. Ce n’était pas une tâche facile à réaliser que de parler si tôt de faits et d’hommes encore si présents.