Voici achevée l’histoire que Pierre et Renée Gosset avaient entrepris de raconter du Nazisme et de Hitler. Les deux premiers tomes portaient respectivement sur les débuts du mouvement jusqu’en 1933 et sur la période qui conduisait à Munich. Celui-ci traite de l’apogée et de l’effondrement. On imagine volontiers, lorsqu’on connaît la verve et le dynamisme des auteurs, ce que peut être et ce qu’est effectivement cet ouvrage : une suite de tableaux brillants, multipliant les « prises de vues » du principal personnage et de ceux qui l’entouraient. Il est presque inutile d’ajouter que sa lecture en est aisée, souvent très attachante.

Les mystères de Hitler en sont-ils éclaircis ? Ce serait beaucoup dire. Le temps n’est sans doute pas encore venu où l’histoire complète de cette folle et tragique période pourra être écrite. Ce livre apporte cependant, sous une forme particulièrement attirante, une nouvelle description de Hitler, dans ses rêves, dans ses petitesses, dans ses manies, dans sa cruauté, dans les moments les plus graves comme dans sa vie quotidienne. Les sources disponibles, déjà si nombreuses mais si incomplètes, ont été utilisées avec brio, et de ces fractions d’archives sort un homme bien vivant.

C’est au lecteur qu’il appartient, s’il le désire, de tirer des conclusions. Les auteurs ont mis leur personnage en scène, avec la foule de ses comparses. Ils n’ont pas essayé de philosopher. Le rideau tombe après la description de la mort atroce dans le bunker de Berlin. Ce n’est donc pas un livre de politique ou de polémique ; c’est un portrait, aux couleurs crues. ♦