La révolution noire aux USA
William Brink et Louis Harris ont dirigé une longue enquête sur les aspirations des Noirs des États-Unis, dans un esprit a priori favorable à leurs revendications. Ils ont interrogé des milliers de personnes, blanches et noires. Leur conclusion est en somme optimiste. La révolution noire qui a commencé continuera et aboutira à un succès ; elle se fera sans violences exagérées, sans nouvelle guerre de Sécession, sans crise grave, mais devra surmonter de nombreuses difficultés.
D’abord celle qui provient de l’état dans lequel se trouvent actuellement les Noirs d’Amérique, dont le niveau d’instruction est inférieur à celui des Blancs, dont l’intérêt pour la chose publique ne s’éveille que lentement, dont les cadres sont en nombre insuffisant et dont la place dans la nation n’est pas encore suffisamment stabilisée.
Ensuite celle qui résulte des résistances des Blancs, ouvertes et déclarées dans le Sud, tout aussi réelles dans le Nord, malgré des apparences contraires. Là aussi, il faudra attendre que l’esprit évolue suivant les nombreux indices qui, dès maintenant, sont perceptibles.
Enfin – nous schématisons très grossièrement une analyse qui est en fait très fine – l’ensemble des institutions, tant fédérales que locales, qui auront à s’adapter à une situation nouvelle, et pour lesquelles le problème noir n’est qu’un des aspects de la vie sociale, qui en comporte beaucoup d’autres sur le plan intérieur et sur le plan extérieur.
Ainsi peut-on résumer cet ouvrage très dense, qui donne sur de très nombreux points des données statistiques précises et apporte au lecteur une moisson de renseignements sur une question qui est non seulement d’un intérêt national pour les États-Unis, mais d’un intérêt mondial. ♦