Lettres sur l’Inde
L’originalité de cet ouvrage repose d’abord sur le fait que son auteur est né d’un père indien et d’une mère espagnole, qu’il est prêtre et qu’il tente de concilier l’Orient et l’Occident. Mais elle provient aussi de ce que, contrairement à ce qui s’écrit généralement sur le Tiers-Monde et ses problèmes, Raymond Panikkar insiste sur le fait que l’Inde a sa civilisation propre, que les biens qu’attendent les Indiens sont autant et davantage spirituels que matériels, et que l’aide occidentale se tromperait lourdement si elle visait à leur donner seulement un confort matériel égal ou comparable à celui des pays développés. L’Occident doit donner à l’Inde – et il faut lire, par extension, à tous les pays du Tiers-Monde, bien qu’il en soit peu qui possèdent une civilisation comparable à la riche civilisation hindoue – les possibilités matérielles de développer sa recherche vers la perfection spirituelle. Alors, l’Inde apportera au monde un message qui, s’unissant à ceux qui ont déjà été reçus – et en tout premier lieu au message chrétien – permettra d’améliorer l’homme et de le faire vivre dans des conditions plus heureuses.
C’est pourquoi ce petit livre mérite d’être lu ; il apporte, dans le problème du sous-développement, un élément rarement pris en considération et cependant capital. ♦