Visa pour la Sibérie
Le récit d’un voyage dans la partie orientale de la Sibérie est évidemment une occasion de faire connaître au lecteur occidental ce qu’est cette région de l’URSS, sur laquelle il n’a, sauf s’il est géographe de métier, que des notions assez vagues.
Michel Gugliaris est tout le contraire d’un admirateur des réalisations soviétiques et n’entend pas qu’on lui fasse prendre des vessies pour des lanternes. Cependant, il reconnaît l’effort gigantesque déployé par le régime pour peupler de Blancs cette région d’Asie, où le contact avec la Chine et le monde jaune est particulièrement étroit. Mais il note les imperfections qu’il a constatées : elles sont nombreuses, et les descriptions qui abondent dans ce livre des décors de la vie quotidienne, de même que les considérations sur la condition humaine en ces terres de pionniers, ne sont pas de nature à exciter l’envie. Il dénonce également les erreurs qui apparaissent dans nos livres les plus sérieux sur le réseau des communications en Extrême-Orient sibérien : mal informés ou trop enthousiastes, certains auteurs ont donné comme terminées des voies ferrées ou des voies d’eau dont il n’est pas certain qu’elles aient jamais existé même à l’état de projet.
En somme, cet ouvrage remet les points sur les i. Dans la mesure où il peut le faire, cependant, car les statistiques restent trop souvent secrètes, les villes et les itinéraires que peuvent visiter les étrangers sont peu nombreux, et l’homme « de la rue » ne parle pas volontiers. ♦