Vingt-huit siècles d’Europe : la conscience européenne à travers les textes d’Hésiode à nos jours
Les thèmes généraux sur lesquels l’auteur a voulu attirer l’attention de ses lecteurs sont très explicitement indiqués dans l’avant-propos : l’Europe est beaucoup plus ancienne que les nations ; l’Europe a « fomenté le monde » ; elle « demeure responsable d’une vocation mondiale qu’elle ne pourra soutenir qu’en fédérant ses forces » ; l’Europe n’est pas un « expédient moderne », mais « un idéal qu’approuvent depuis mille ans tous ses meilleurs esprits » ; « le vrai moyen de la définir, c’est de la bâtir ».
Un commentaire relie des citations extraites des œuvres les plus variées par leur date, leur esprit, leur auteur. Mais on peut dire sans crainte de se tromper que ce qui importe, dans cet ouvrage, c’est davantage le commentaire que les citations. Car on se trouve en face d’une véritable démonstration par les textes de l’exactitude des quatre grands thèmes indiqués ci-dessus.
La thèse est excellemment menée. Il serait difficile de ne point l’adopter, au moins dans ses lignes générales et dans ses conclusions. Il serait toutefois intéressant de faire la contre-épreuve, et de réunir, par un commentaire de même qualité, des citations exprimant des idées contraires : on verrait peut-être alors apparaître quelques nuances et quelques amendements à apporter à des conclusions formelles.
En résumé, un livre d’une immédiate actualité, et qui a l’avantage de réhabiliter à leurs propres yeux les Européens que les bouleversements du monde présent ont peut-être trop souvent conduits à une trop sévère autocritique. ♦