La guerre nucléaire, armes et parades
« Dans l’évolution présente des armes de destruction massive et de la protection contre ces armes, l’humanité n’en est encore qu’à la phase de l’indignation, celle de la condamnation de l’arbalète, de l’apparition du feu grégeois, de la guerre de Troie où s’affrontèrent les tenants de l’arme blanche et de l’arme de jet. » « La phase de l’acceptation et de la protection ne suivra que beaucoup plus tard. »
Ces deux phrases nous paraissent résumer l’esprit dans lequel Camille Rougeron a écrit son livre, dont il faut espérer qu’une large diffusion hâtera le moment où le problème des armes nucléaires sera envisagé, étudié et résolu de façon objective.
Des trois parties que contient cet ouvrage, la première est consacrée aux armes elles-mêmes, et l’auteur y reprend les théories qu’il a déjà développées ailleurs, en particulier celle de l’efficacité de l’explosion en haute altitude et de l’utilisation de l’effet thermique. C’est une partie technique, dont la lecture n’est pas aisée pour ceux qui ne sont pas familiers des questions de la physique nucléaire, de la chimie et de la balistique.
Plus directement accessible est la deuxième partie, où l’auteur traite des parades, qu’il estime d’ores et déjà efficaces, à condition que les gouvernements et l’opinion veuillent bien prendre une exacte mesure de la menace. Ces parades sont essentiellement : la construction d’abris légers, en nombre suffisant pour faire échapper le plus grand nombre possible de personnes aux effets des armes ; le stockage des vivres, pour plusieurs années, en profitant de l’excédent de production agricole des pays occidentaux, de façon à permettre la survie après de massives destructions portant, non seulement sur les villes, mais aussi sur les campagnes et sur leurs récoltes. Il serait aisé, estime l’auteur, de faire accomplir à la protection, en ces domaines nouveaux, des progrès plus rapides qu’aux armes elles-mêmes.
Une troisième partie traite succinctement de la sociologie de la destruction massive.
On trouvera dans ce livre, destiné au grand public, les qualités habituelles des ouvrages de Camille Rougeron : dynamisme, objectivité, hardiesse de la pensée. ♦