L’aménagement du territoire
C’est une revue rapide et précise d’un des problèmes les plus importants de notre temps, qui a pour objet de redistribuer les activités nationales en fonction des besoins des collectivités, et de réaliser en somme un compromis entre les données offertes par la nature et les impératifs de la vie moderne. L’ouvrage est volontairement limité à la France.
Il traite d’abord des « disparités régionales » ; il existe une « France aisée » et une « France pauvre » que partage une ligne Mont Saint-Michel, Avallon, Arles, des régions qui se développent et s’enrichissent et d’autres qui stagnent et s’appauvrissent, relativement aux précédentes. Ces disparités conduisent, en s’accentuant, à de choquantes inégalités et à de graves déséquilibres, que les perspectives démographiques accuseront davantage. Il est urgent de procéder à l’adaptation des localisations géographiques des activités économiques et du peuplement.
Les Pouvoirs publics ont pris en mains la solution du problème, et créé, au ministère de la Construction, des organismes chargés de fournir les fonds indispensables à toute réalisation : Fonds national d’aménagement du territoire (FNAT), Fonds de garantie mutuelle et d’orientation de la production agricole (FGMOPA), Fonds de développement économique et social (FDES). Des « zones de conversion » ont été délimitées, dans le but d’y attirer des industries ; les industriels ont répondu en s’installant volontiers dans l’Ouest et dans le Nord ; mais ils boudent le Sud-Ouest et généralement des implantations éloignées de Paris. Ceci conduit à envisager un remaniement administratif, notre organisation actuelle en la matière étant notoirement anachronique. Mais le département, s’il n’est plus adapté aux nécessités économiques, reste le cadre de la vie courante, et il n’est pas commode de le remplacer rapidement.
Paris et le phénomène urbain et social qu’il représente font l’objet d’un long chapitre.
On s’étonnera cependant que, même dans un livre qui n’a d’autres prétentions que de poser le problème en le résumant, Claude Delmas n’ait pas cru devoir faire une place aux considérations de défense nationale qui devraient, elles aussi, jouer un rôle parmi les facteurs à prendre en considération. Puisque l’on veut, à juste titre, remodeler la France, autant lui donner une structure qui en permette facilement la défense. ♦