L’affaire Nasser
L’auteur, ancien rédacteur en chef d’un des plus grands journaux égyptiens – El Misri – a soutenu le Mouvement des officiers libres qui devait permettre à Nasser de s’élever rapidement jusqu’au pouvoir suprême. Il s’en explique en disant que, tant que ce mouvement lui a semblé lutter pour instaurer une véritable démocratie, il lui a paru conforme aux intérêts de l’Égypte et à ses propres opinions de lui faciliter la tâche. À ce titre, Abul Fath a eu des contacts suivis avec Nasser, et fut un de ses confidents. Mais l’auteur se sépara du mouvement dès qu’il s’aperçut qu’il menait à une dictature militaire, foulant aux pieds les principes les plus élémentaires de la démocratie. Son journal interdit, il dut quitter l’Égypte en 1954.
Le témoignage de l’auteur est divisé en trois parties : dans la première, il fait le récit des événements et des circonstances qui ont porté Nasser au pouvoir, ou, plus exactement, grâce auxquels Nasser s’est emparé de la première place ; dans la deuxième, il dépeint Nasser, faisant un portrait psychologique d’un homme dissimulé, quelque peu sadique, ambitieux et sans scrupule ; dans la troisième partie, enfin, il traite du comportement de Nasser sur la scène du monde, dans ses actes de politique extérieure.
Le lecteur, qui n’a pas eu l’occasion d’approcher Nasser, portera difficilement un jugement sur les opinions émises par Abul Fath ; il les recueillera comme un témoignage d’un homme qui a connu de très près celui dont il parle, et ce témoignage de première main ne pourra certainement pas le laisser indifférent. ♦