Les Conquistadors
On ne se lasse jamais de relire l’histoire de Christophe Colomb, de Cortès, de Pizarre, de tous ceux qui découvrirent l’Amérique et y imposèrent la domination espagnole. C’est un sujet de réflexions inépuisables : hardiesse des explorateurs ; témérité des soldats ; extraordinaire mélange de cruauté et de prosélytisme ; rivalités de personnes ; intrigues près de Charles Quint ; ascensions vertigineuses d’hommes obscurs jusqu’au faîte des honneurs et retombées rapides vers les cachots, la misère, l’assassinat ; hasard des vents qui conduisent les caravelles vers les pays des grandes civilisations aztèques, mayas et incas, et non ailleurs dans cet immense continent nouveau ; effondrement rapide des empires dont les bases semblaient inébranlables. Cette histoire des conquistadors est peut-être, de toutes celles que l’on peut écrire des aventures humaines, celle qui donne le plus fidèle et le plus réaliste raccourci de l’histoire du monde.
Jean Descola en a fait le récit de façon particulièrement claire, en donnant sa sympathie à des héros dont il ne dissimule cependant pas les horribles fautes, et en mettant en lumière les aspects multiples de cette histoire qui ne s’étend que sur quelques dizaines d’années et qui porte cependant en germe le monde moderne. L’ouvrage est illustré de cartes parfaitement lisibles et correspondant bien au texte ; c’est un agrément qui manque souvent aux livres de cette sorte, et qui est digne d’être noté. ♦