Vent debout, histoire de la première ligne aérienne française
Le titre de Vent debout que M. de Massimi a donné à son très intéressant ouvrage affirme sous une forme imagée l’effort constant, la lutte de chaque heure qu’a exigé la création de la première ligne aérienne française à grande distance. L’auteur met en lumière non seulement les multiples difficultés techniques et financières qu’il fallut résoudre, mais aussi les complications d’ordre politique et diplomatique qui, trop souvent, paralysèrent les animateurs de la grande entreprise. En particulier il nous apporte, de ce fait, en ce qui concerne les relations de la France et de l’Espagne entre 1919 et 1928, une documentation précieuse sur les causes en général, peu ou mal connues, qui empêchèrent entre les deux pays une entente confiante, si nécessaire pour leurs communs intérêts.
L’auteur fait revivre devant nos yeux la rude existence des hardis pilotes qui parvinrent par leur abnégation et par leur énergie, malgré l’insuffisance du matériel dont ils disposaient à établir les premières liaisons aériennes à grande distance.
L’ouvrage est émaillé d’anecdotes amusantes, de récits vivants qui en rendent la lecture agréable, et il renferme aussi des considérations économiques, philosophiques et politiques qui lui donnent une valeur particulière : il est complété par des annexes documentaires indiscutables.
L’auteur a su dessiner en traits heureux la silhouette des personnalités françaises et étrangères avec lesquelles il a été en contact : le roi Alphonse XII, le roi Albert Ier, le maréchal Primo de Rivera, le Président Doumergue et bien d’autres. Trois grandes figures dominent cet ensemble, celle de Mermoz, ce héros de l’air, celle de Saint-Exupéry, aviateur, philosophe, écrivain et celle de Latéocère, génial créateur des grandes lignes de navigation aérienne, dont l’œuvre et le caractère sont trop souvent méconnus.