Washington ou Moscou
Pierre Frédérix, qui s’est fait connaître par de si remarquables reportages, a donné ici mieux que des impressions suggestives sous un format réduit. Son livre est une synthèse, aussi dense et aussi complète qu’on pourrait le souhaiter, des deux grandes entités qui paraissent devoir se partager le monde, l’empire soviétique et l’empire américain.
Un tel livre suppose une connaissance profonde du marxisme et aussi de la géopolitique la plus récente de l’URSS. Les chapitres relatifs aux Américains exposent des problèmes souvent traités ailleurs, mais avec une élégance et une sobriété exemplaires.
La conclusion au dilemme posé par l’auteur n’est pourtant pas pessimiste ; il ne voit pas d’impossibilité à la création d’un premier modus vivendi qui permettrait de gagner dix ans de paix.
Les dirigeants soviétiques ne sont pas fous, affirme Pierre Frédérix. Il est, croit-il, parfaitement possible de les amener à reconnaître les limites de leur pouvoir. Souhaitons-le.