Les forces aériennes françaises de 1939 à 1945
Le livre que nous présentent les Éditions Berger-Levrault a été rédigé sous la direction du colonel Pierre Paquier, auteur lui-même de plusieurs ouvrages sur l’aviation, par un groupe d’officiers et de fonctionnaires de l’Armée de l’air. Il a dessein de retracer l’histoire des forces aériennes françaises pendant la guerre 1939-1945.
Il nous expose d’abord le calvaire de la campagne de France, la lutte perdue d’avance, de nos 420 appareils de chasse, volant à 450 km/h contre les 1 500 chasseurs allemands volant à 550, de nos 100 avions de bombardement en face des 3 500 hitlériens. Et pourtant, nous possédions encore, quelques années auparavant, la première flotte aérienne de l’Europe. Mais, dans ce domaine de l’air, toute supériorité n’est qu’éphémère, elle ne peut être maintenue que par un effort constant, prévoyant, mais aussi coûteux. La Luftwaffe, créée en partant du néant, dans un dessein effroyablement précis, surclassa aussitôt par le nombre et la qualité matérielle, sinon par la valeur des pilotes et le courage, une aviation française que ses chefs n’avaient pas su maintenir à la hauteur de ses futures missions.
Après le sacrifice, nos ailes connurent une lente renaissance. Les Forces aériennes françaises libres furent les premières à renouer le fil de la tradition dans le ciel d’Angleterre, du Levant, de l’Afrique. Puis, quand le débarquement en Afrique du Nord fut, enfin, venu rouvrir les horizons de la victoire, nos aviateurs, montant des appareils anglais ou américains, se retrouvèrent dans la lutte. On trouvera dans ce livre le récit de leurs missions et de leurs exploits au cours des campagnes de Tunisie, de Sicile, d’Italie, de la libération de la Corse, des débarquements de Normandie et de Provence et de celles qui conduisirent ensuite victorieusement l’armée française ressuscitée du Rhin au Danube. On y lira également la tâche accomplie dans le dégagement de la poche de la Gironde et un trop résumé des exploits du glorieux régiment de chasse Normandie-Niémen sur le front russe.
Comme le dit le colonel Paquier dans sa préface, en même temps qu’il jettera ses semences dans l’esprit des jeunes Fronçais qui entrent dans la noble tradition de notre aviation, ce livre est bien propre à faire comprendre aux lecteurs les moins avertis, dans la pleine lumière de l’Histoire, que nos aviateurs, en dépit de leur petit nombre, n’ont point fait œuvre vaine et qu’il est juste et digne que leurs hauts faits soient conservés dans notre souvenir.