L’aviation de chasse française en 1939-1940
Ce livre est le premier d’un ensemble destiné à retracer l’histoire de l’aviation de chasse. Il traite de la période 1939-1940. Il étudie successivement la situation en personnel et en matériel de notre aviation de chasse à l’ouverture des hostilités, son ordre de bataille, son déploiement, puis les diverses missions remplies au cours de la « drôle de guerre », enfin, son action au cours de la bataille de France. Écrit d’après les documents possédés ou recueillis par l’État-major de l’armée de l’Air, il apporte des réponses à bien des questions que se sont posées, d’abord, les combattants, puis tous ceux qui se sont penchés sur l’histoire de cette douloureuse période.
Il nous fournit la réconfortante démonstration que les successeurs des Guynemer, des Fonde, des Nungesser, sont restés dignes de leur héritage de gloire, que, chaque fois qu’ils ont rencontré l’ennemi dans des conditions pas trop désespérées, ils l’ont dominé, et qu’ils n’ont succombé que devant des circonstances contre lesquelles leur valeur et leur héroïsme étaient impuissants. La chasse française a tout fait pour essayer de lutter contre une situation devenue bien vite intenable. Son tableau d’honneur en fait foi : en quarante-cinq jours de bataille : 10 000 sorties, 106 tués et 814 victoires. Moins de 400 appareils de chasse français eurent à lutter contre 1 500 chasseurs, 3 000 bombardiers, 500 avions de renseignements allemands. Elle leur infligea, en personnel, des pertes triples des siennes, en dépit de son infériorité numérique et de son infériorité technique. Seuls, leur valeur personnelle et leur courage ont permis à nos pilotes de chasse d’obtenir des résultats qui leur font le plus grand honneur et qui pesèrent indubitablement sur le déroulement ultérieur de la bataille d’Angleterre.
Le lieutenant-colonel Salesse nous donne le récit détaillé de toutes les missions accomplies par ceux que les troupes, démoralisées sous les coups des Stukas, se plaignaient, amèrement et injustement, de ne jamais voir, lisse multiplièrent pourtant pour essayer d’empêcher ou de retarder l’inévitable. Du moins parvinrent-ils à sauver l’honneur de leur arme.