Dans cet article, l'auteur s'élève à juste titre contre l'abus du langage militaire transposé dans l'économie. A-t-il pourtant réglé tous les problèmes de la défense économique, terme qui ne recouvre pas exactement celui de guerre économique ? Un pays, quel qu'il soit, vit dans un certain état de dépendance, ou d'interdépendance, vis-à-vis d'autres Nations du monde. Son gouvernement n'en cherchera pas moins à garder le maximum d'autonomie de décision, ce qui constitue en fait sa véritable indépendance et sa souveraineté. Ceci touche en particulier au domaine économique, et là l'auteur ne nous donne pas de réponse. Il a, par contre, tout à fait raison de ne pas vouloir faire de tout affrontement une cause de « guerre », même économique, et la coopération doit le plus souvent prévaloir.
La guerre économique : mythe ou réalité ?
Derrière l’expression de « guerre économique » aujourd’hui très à la mode se cachent souvent des arrière-pensées, des intérêts, des passions, ou tout simplement une certaine confusion dans les esprits. Pour y voir clair, il est nécessaire de dépassionner le débat et d’inverser l’intitulé du titre, en évoquant d’abord des réalités, pour parler ensuite des mythes et des certitudes.
Les réalités
Excluons d’emblée une première réalité, celle de l’économie de guerre, car elle n’entre pas dans notre sujet. Par définition, nous parlerons de « guerre économique » en restant dans un cadre très général, celui de la paix, ou si l’on préfère, celui de la « non-guerre armée ».
Au niveau mondial
Les réalités de la guerre économique peuvent d’abord être perçues au niveau de l’économie mondiale. L’expression de « guerre économique » fait florès depuis que les économies de tous les pays, et particulièrement celles des nations industrialisées de l’Occident, sont entrées dans une nouvelle situation que l’on qualifie, faute de mieux, de « crise ». Au début des années 70, tout s’est passé comme s’il y avait eu une cassure, une véritable « fracture » au sens géologique du terme, dans l’évolution économique telle que nous la connaissions depuis plusieurs décennies (1).
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