Commander à la mer est une responsabilité extraordinaire, car cela signifie un lien particulier entre le commandant et son équipage. Ce lien est subtil, fruit d’une longue expérience et de savoir-faire. Mais il exige beaucoup du chef qui doit pouvoir amener son navire au combat. Il faut alors commander.
Le commandement à la mer
Command at Sea
Command at sea is an extraordinary responsibility that requires a very special bond between captain and crew. It is a subtle relationship built upon long experience and expertise, which demands much from the captain whose duty is to take his warship into battle: it is then that he must command.
Tout a probablement été écrit en cette matière ; le commandement a fait l’objet de nombreux essais, mais aussi et surtout de quantité de témoignages concrets d’hommes célèbres et de grands chefs de guerre maîtres dans cet art. Voici plus modestement quelques observations, non pas nouvelles, mais choisies (1) et présentées, à titre de témoignage, selon ma propre expérience.
Le bâtiment de guerre
Commander à la mer, c’est d’abord exercer une autorité légitime qui vous a été formellement déléguée par décret du président de la République, chef des armées. Une autorité largement exorbitante du droit commun, puisqu’elle va jusqu’au pouvoir d’ordonner le sacrifice suprême, dans un métier où la mort est une hypothèse normale de travail et non un simple accident.
On ne commande pas des dispositifs matériels installés dans une coque de bâtiment de guerre, on commande son équipage. Et quelle que soit la qualité de ses équipements, un navire n’est jamais meilleur que son équipage. La connaissance des personnes s’impose donc fondamentalement devant celle du matériel.
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