La question iranienne sera sur le bureau de l’Administration Biden. Téhéran s’efforce de desserrer les contraintes imposées par les sanctions internationales avec une certaine habileté, pour pouvoir notamment moderniser ses équipements militaires via des importations auprès de partenaires comme Moscou ou Pékin.
Iran : les possibles conséquences de la fin de l’embargo sur les armes
Iran: Possible Consequences of the End of the Arms Embargo
The Iran question will undoubtedly be on the Biden administration’s agenda. Teheran is making skilful efforts to loosen the constraints imposed upon it by international sanctions, and in particular to be in a position to modernise its military materiel with imports from partners such as Moscow and Beijing.
Conformément aux dispositions du Plan d’action global commun (JCPoA) qui a été signé le 14 juillet 2015 entre la République islamique d’Iran et les pays du P5+1 (États-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Russie et Chine), l’embargo sur les armes contre l’Iran a pris fin à la date du 18 octobre 2020. L’UE a renouvelé les sanctions relatives à l’armement pour une période de trois ans, mais les autres membres de la communauté internationale sont en mesure (selon le droit international) de signer des contrats d’import/export avec Téhéran. L’Administration de Donald Trump a fait un effort considérable afin de renouveler les sanctions de l’ONU contre l’Iran pour une durée indéterminée. Cependant, Washington a dû faire face à la résistance des autres signataires de l’accord nucléaire. Seule la République dominicaine a voté en faveur de la résolution américaine au Conseil de sécurité des Nations unies. Les Américains ont par la suite essayé de déclencher le mécanisme du « snapback » prévu dans le JCPoA pour un retour automatique de toutes les sanctions de l’ONU, y compris les sanctions relatives à l’armement. Cependant, ayant quitté eux-mêmes l’accord de Vienne, les États-Unis ne sont juridiquement pas en mesure de l’activer.
Avec l’élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis et la perspective d’un potentiel retour de ceux-ci au sein du JCPoA, quelles seront les conséquences de la fin de l’embargo sur les armes pour l’Iran et la sécurité du Moyen-Orient ?
La République islamique d’Iran, efficace dans les conflits asymétriques
L’armée impériale du chah d’Iran fut sans doute, avec l’armée israélienne, la plus puissante et moderne de la région. Avant la révolution de 1979, l’Iran était considéré par Washington comme le gendarme de la région et de nombreux contrats d’armement ont été conclus entre Téhéran et Washington. L’armée de l’air iranienne est alors particulièrement puissante. Avec la révolution et les huit années de guerre contre l’Irak de Saddam Hussein, la situation change radicalement.
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