L’intelligence artificielle (IA) peut apporter des outils pertinents pour une meilleure gestion des ressources humaines de la Gendarmerie. Déjà, l’IA contribue à améliorer les processus RH, à condition d’en conserver la maîtrise au profit de la sécurité de nos concitoyens.
La gestion des militaires de la Gendarmerie nationale par l’intelligence artificielle ?
Managing the Military Personnel of the National Gendarmerie Using Artificial Intelligence?
Artificial intelligence (AI) can offer pertinent tools for better management of the Gendarmerie’s personnel. AI is already contributing to improving the HR process but needs to be kept under control for the benefit of our citizens.
L’intelligence artificielle (IA) fait aujourd’hui partie du quotidien par l’omniprésence des ordinateurs, des algorithmes et de la donnée. Or, on sent bien qu’on est très vite passé du monde de Gutenberg à celui de Zuckerberg avec l’usage immodéré des applications nomades jusqu’aux comportements désinhibés sur certains réseaux dits @sociaux. À cela s’ajoutent le souffle puissant de la dématérialisation que l’IA amplifie en « se diffusant partout comme l’électricité » (1) et l’attitude individualiste de l’administré qui revendique une gestion toujours plus personnalisée et réactive, à l’exemple de sa consommation numérique dans sa vie privée. C’est en quelque sorte un mouvement inéluctable d’« Amazon-isation » de la gestion des ressources humaines (GRH) : « Où en est ma commande de produit sur la plateforme Amazon ? ». Versus « Où en est ma demande de mutation dans le SIRH (2) Agorh@ ? ». On ne parle alors plus de nouvelle « génération Z » c’est-à-dire « digital-native », mais de « génération A » comme Amazon ou Ali-express avec des préoccupations de client en toute chose.
Dès lors, en se déployant progressivement dans les processus de GRH, l’IA annonce tout d’abord un changement profond du modèle de gouvernance et invite ensuite à faire monter en compétences un nouveau gestionnaire : le DRH-Machine (3). Autrement dit, c’est l’évolution inévitable de la gestion bureaucratique du monde de Max Weber (4) vers une GRH/D, c’est-à-dire par des spécialistes capables de gérer en temps réel, à la fois la combinaison de la ressource humaine et de la donnée, tout en sachant superviser l’algorithme dans la machine. Dans ce contexte, il convient donc de s’interroger sur les raisons qui poussent à intégrer l’IA dans la GRH de la Gendarmerie et de poser des lignes rouges avant de donner quelques exemples concrets de solutions développées dans le cadre du projet de transformation Gend 20.24.
Pourquoi intégrer l’IA dans la gestion des militaires de la Gendarmerie nationale ?
La ressource humaine a changé en même temps que le contexte avec l’intrusion de l’informatique partout. C’est principalement l’arrivée de la génération numérique qui fait évoluer les attentes avec des aspirations propres. C’est aussi de nouveaux leviers et outils qu’il faut donner au gestionnaire, ainsi qu’à l’administration, pour remplir ses objectifs de responsabilité sociétale ou sociale d’entreprise (RSE) (5). C’est pourquoi, l’effet majeur recherché par la nouvelle GRH augmentée par l’IA, est d’obtenir grâce à elle des gains de performance et de se départir de tâches matérielles sans plus-value ou trop complexes et inutiles. Autrement dit, les nouveaux outils numériques et produits connectés dits intelligents qui se multiplieront avec l’arrivée de la 5G, doivent permettre d’augmenter doublement la GRH et le DRH afin de mieux recruter, muter, former, accompagner, reconvertir, etc.
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