Après la sidération du 24 février, les forces armées ukrainiennes sont confrontées à une offensive majeure de la Russie qui dispose d’un rapport de force conséquent. La capacité à se défendre dépend des moyens militaires, mais aussi de la résilience psychologique des Ukrainiens.
Résilience psychologique et matérielle des Forces armées ukrainiennes
Psychological and Material Resilience of the Ukrainian Armed Forces
Following the shock of 24 February, Ukrainian armed forces have been confronted by a major Russian offensive in which the balance of forces is significantly in Russia’s favour. The capability of the Ukrainians to defend themselves depends on their military assets, yet also on their psychological resilience.
Au moment où ces lignes sont écrites, les troupes russes continuent d’avancer en Ukraine, une situation qui suggère trois options. La première est celle d’un scénario semblable à celui de la Géorgie en 2008, avec une occupation temporaire de l’ensemble du pays et un retrait ultérieur des troupes russes dans les régions séparatistes du Donbass et de Crimée. La deuxième hypothèse est une occupation totale et permanente du pays. Et enfin, la troisième, suggère un débordement du conflit en Moldavie via la Transnistrie, un territoire pro-russe acquit au Kremlin depuis plus de trois décennies. Dans ce contexte, il paraît opportun de produire un article synthétique qui se concentre sur l’état des Forces armées ukrainiennes, pour tenter d’évaluer leur résilience psychologique et matérielle, et ainsi fournir une évaluation réaliste sur les développements à venir.
Panorama des forces armées ukrainiennes
Avant la chute de l’Union soviétique, l’Ukraine était réputée pour ses entreprises militaires, notamment dans le secteur aéronautique avec Antonov, qui fournissait des avions pour le transport des troupes. L’entreprise était porteuse de projets ambitieux, comme la version à propulsion nucléaire de l’An-22, tombée en désuétude dans les années 1980. Loin de se limiter au secteur aéronautique, l’Ukraine était également à la pointe dans le domaine des centrales nucléaires, et disposait d’une force de frappe nucléaire (sous le contrôle direct de Moscou), ainsi que de plusieurs entrepôts qui servaient à stocker du matériel militaire, dont des chars T-72 et des armes légères comme les AK-47, qui auraient pu approvisionner les partenaires du bloc de l’Est en cas de guerre contre l’Otan.
Contrairement à de nombreux pays membres du pacte de Varsovie, l’Ukraine disposait d’une marine de taille considérable en raison de sa proximité avec le Bosphore (la Turquie est membre de l’Otan depuis 1952), de troupes terrestres en quantité et d’une force aérienne substantielle. Un rapport de la CIA de 1982 intitulé USSR Report - Military Affairs (FOUO 1/82) ne manque pas de détailler plusieurs éléments singuliers, dont une instruction militaire polyvalente et qualitative permettant de répondre aux menaces en provenance du Moyen-Orient et de l’Europe occidentale.
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