La guerre par le milieu social (GMS) ne concerne pas uniquement les Américains, mais est aussi employée par d’autres protagonistes comme l’Iran ou le Hezbollah. Cette approche multidomaine contribue à la compétition stratégique, nous obligeant à revoir nos propres modes d’action.
Le political warfare ou la guerre par le milieu social (GMS) (2/2)
Political Warfare, or Warfare Via the Social Environment(2/2)
It is not only the Americans who consider warfare via the social environment: it is used by other protagonists such as Iran and Hezbollah. The approach covers many fields adding to strategic competition and compelling us to rethink our own modes of action.
À la fin de la guerre froide, les Américains ont considéré la supériorité de leur modèle comme un fait acquis. Aucune remise en cause systémique n’étant plus possible, croyaient-ils, le Political Warfare devenait inutile. Ils l’ont délaissé au profit de la défense de leurs intérêts économiques à court terme, se laissant même griser par leur force militaire au point de s’engager dans les mésaventures que l’on sait.
Ils avaient simplement oublié que des modèles de sociétés différents conservaient une force d’attraction ou de nuisance significative et que des puissances à vocation globale ou régionale n’hésiteraient pas à en user. Les forces armées américaines jouent aujourd’hui un rôle moteur dans le réinvestissement de la « guerre par le milieu social » (GMS), du Political Warfare. Elles sont ainsi à l’origine du rapport de la RAND corporation publié en 2018, Modern Political Warfare, Current Practices and Possible Responses. L’US Marines Corps a, pour sa part, publié en 2020 Political Warfare, Strategies for Combating China’s Plan to “Win without Fighting”. Plus près de nous, le nouveau concept stratégique britannique place la GMS au cœur de sa doctrine d’intégration multidomaines et d’engagement sous le seuil du feu dans la compétition globale. Avec des succès divers, les états-majors chinois ou russes développent leurs capacités dans ce domaine. Des puissances régionales les imitent. Un État comme l’Iran a ainsi développé des compétences historiques internes et externes en termes de guerre hybride et de GMS. La création du Hezbollah en est d’ailleurs une illustration parfaite.
La GMS iranienne
Lorsque Saddam Hussein attaque l’Iran en 1980, il pense remporter une victoire rapide, car son armée est bien entraînée et équipée. La guerre va pourtant durer huit ans, l’Iran ayant su compenser ses handicaps militaires par une remarquable mobilisation intérieure.
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