La guerre en Ukraine a eu un impact majeur sur l’Alliance atlantique, accélérant son processus de transformation, tout en apportant un soutien important à Kiev. L’Otan doit poursuivre ses évolutions pour accroître ses capacités à affronter ces nouvelles menaces et à accepter d’identifier ses points de faiblesse.
Impact de la guerre en Ukraine sur la Transformation de l’Alliance
Impact of the War in Ukraine on NATO Transformation
The war in Ukraine has had a major impact on the Atlantic Alliance, accelerating the process of transformation whilst bringing considerable support to Kyiv. NATO has to continue developing and improving its capabilities for confronting these new threats, and at the same time acknowledge that it needs to identify its weak points.
La guerre en Ukraine déclenchée par le Président russe, il y a tout juste un an, a propulsé l’Alliance atlantique sur le devant de la scène géostratégique européenne. Ce n’est pas le moindre des paradoxes dans la mesure où Vladimir Poutine n’a cessé de pointer du doigt le prétendu « activisme » de l’Otan vis-à-vis de l’Ukraine comme une cause essentielle de son attaque « préventive » du 24 février 2022. Ainsi, c’est une nouvelle page de son histoire qui s’ouvre pour une Alliance née de la reconstruction d’un nouvel ordre international sur les ruines de deux guerres mondiales.
Depuis sa création entérinée par ses douze membres fondateurs (1) lors la signature du Traité de l’Atlantique Nord à Washington le 4 avril 1949, l’Alliance atlantique ne cesse de s’adapter aux évolutions de l’environnement géostratégique euro-atlantique. Il s’agit pour elle d’assurer en toutes circonstances sa mission de défense collective. Au fil de son histoire, l’Alliance, « victime » de son succès, doit répondre aux aspirations de nombreux pays à rejoindre cette organisation politico-militaire unique, portant aujourd’hui à trente le nombre des pays alliés. Ainsi, la Grèce et la Turquie rejoignent simultanément l’Alliance le 18 février 1952 plaçant ainsi, en quelque sorte, la garantie de sécurité collective que représente l’Otan au-dessus de leurs intérêts nationaux « potentiellement » conflictuels.
En 1991, la fin de la guerre froide et la dissolution du pacte de Varsovie marquent une étape clé dans la transformation de l’Alliance. Alors que certains prédisent la « fin de l’histoire », l’appartenance à l’Otan devient une priorité majeure pour de nombreux pays issus de l’éclatement de « l’empire soviétique » qui voient en l’Alliance la garantie ultime de leur indépendance et de leur sécurité. L’élargissement de l’Otan et de sa zone de responsabilité dans sa partie orientale puis vers les Balkans avec l’arrivée de la Croatie, de l’Albanie, du Monténégro et de la Macédoine du Nord étire les frontières de l’Alliance et donc les besoins militaires liés à sa défense collective. Ce facteur de fragilité est accentué par la réduction des budgets de défense des Alliés européens encore empreints des « dividendes de la paix » alors même que les grandes puissances dont la Russie poursuivent, elles, la montée en puissance de leurs outils de défense.
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