Le conflit en Ukraine imposé par la Russie ne suscite pas l’approbation des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale. Bien au contraire, il y a une prise de distance avec Moscou, tandis que la Chine consolide son emprise, bénéficiant de sa puissance économique et des investissements en cours.
Redistribution des cartes en Asie centrale (1/2) Russie et Chine
A New Deal in Central Asia(1/2) Russia and China
The conflict that Russia has forced upon Ukraine does not attract the approval of former Soviet republics in Central Asia. Quite the contrary: they have been distancing themselves from Moscow, whilst at the same time China is consolidating its influence, profiting from its economic power and its current investments.
La guerre en Ukraine, les tensions durables entre la Chine et les États-Unis, la crise énergétique qui menace les pays de l’Union européenne monopolisent l’attention de la presse écrite et audiovisuelle. Dans ce contexte, l’Asie centrale est reléguée au second plan par les rédactions des grands médias. En conclure « à l’Est rien de nouveau » serait erroné car cette région connaît depuis plusieurs mois une recomposition de son paysage géopolitique qui s’est accélérée après l’invasion russe de l’Ukraine. Il est donc pertinent de revenir sur l’évolution en cours et les principales tendances qui se dégagent.
La Russie en perte de vitesse
La Fédération de Russie continue de céder du terrain dans ce qui fut son arrière-cour exclusive jusqu’en 1991. La guerre en Ukraine n’a fait qu’accélérer cette situation perceptible depuis le milieu des années 2010, en raison de l’annexion de la Crimée, des premières sanctions occidentales pour affaiblir Moscou et de l’emprise économique croissante de la Chine par la mise en œuvre de son projet des « Nouvelles routes de la soie ». La tutelle diplomatique, économique, voire militaire du Kremlin sur les républiques centrasiatiques s’affaiblit lentement mais sûrement.
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