L’UEO créée en 1948 pour faire face à la menace soviétique et qui fut vite supplantée par l’Otan, connut un rebond dans les années 1990 avant de s’effacer face à l’élargissement de l’Alliance atlantique à l’Est. L’UE, elle-même, accrut ses responsabilités dans le champ des relations extérieures. Autant d’éléments aboutissant à la dissolution de l’UEO en 2010.
1994 : l’éphémère rebond d’une Union de l’Europe occidentale ouverte à des « associés » à l’Est
1994: the Transient Recovery of the Western European Union (WEU)—Opened to Associate Members in the East
The WEU, created in 1948 to face the Soviet threat and rapidly supplanted by NATO, recovered a little in the 1990s before fading again as the Atlantic Alliance was extended to the East and the EU increased its responsibilities regarding external relations. Together, these factors led to the dissolution of the WEU in 2010.
Créée en 1948, l’Union de l’Europe occidentale (UEO) connut au milieu des années 1990 un bref rebond d’activité résultant à la fois de la mise en œuvre du traité de Maastricht en matière militaire et de l’ouverture d’un dialogue avec des pays d’Europe de l’Est érigés en « associés partenaires ». Cette association était conçue comme un accompagnement du partenariat conclu par l’Otan avec les mêmes pays. Autodissoute en 2010, dans le cadre du remodelage de la politique européenne de défense, après soixante-deux ans d’existence, l’UEO, malgré un certain activisme français en sa faveur, faisait quelque peu double emploi avec l’Otan aux yeux d’une majorité de membres européens de l’Alliance. Un avis progressivement partagé par des « associés » de l’Est de plus en plus tournés vers la seule Otan.
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En 1993, à Bruxelles, le standard de l’UEO répond encore « WEE », le sigle de Western European Union. En janvier de la même année 1993, l’organisation a quitté Londres pour s’installer à Bruxelles mais, alors que le français est théoriquement sur un pied d’égalité avec lui, l’anglais prime toujours, sous prétexte qu’il est la langue de travail de l’Otan et celle majoritairement comprise par les visiteurs et futurs partenaires de l’Est. Entrer dans les nouveaux quartiers de l’UEO, 4 rue de la Régence, dans la capitale belge, et écouter un rappel historique dans le bureau de Jean-Marie Guéhenno, le très actif représentant permanent de la France (1), c’est d’abord plonger dans la guerre froide.
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