La neutralité suisse est constitutive de l’identité nationale et de la confédération helvétique. Cette dimension diplomatique s’est construite au fil des siècles pour garantir son indépendance face à ses puissants voisins. La guerre en Ukraine a bousculé les certitudes avec une remise en cause citoyenne d’une certaine hypocrisie du statut de neutralité.
La neutralité suisse : entre mythe et réalité
Swiss Neutrality: Myth and Reality
Swiss neutrality is fundamental to the national identity and to the Helvetic Confederation. It is a diplomatic factor, developed over the centuries to guarantee independence in the face of Switzerland’s powerful neighbours. The war in Ukraine has upset such certainty, and there is now popular concern over a degree of hypocrisy surrounding the status of neutrality.
En Europe comme ailleurs, nul n’ignore que la Suisse est un pays neutre et qu’elle est la patrie de Henry Dunant (1828-1910), fondateur de la Croix-Rouge, symbole s’il en est, d’une neutralité active et bienfaisante. Sur la scène internationale, la neutralité suisse, s’appuyant sur une longue tradition historique, est régulièrement citée en exemple et en référence.
Toutefois, le terme est générique et pas toujours bien appréhendé. En effet, la neutralité d’un État donné est constitutive de plusieurs éléments variables, infère sur des données causales et suscite des interactions connexes. Cette complexité évoquée s’applique tout particulièrement à la Suisse dont la neutralité n’a pas surgi du néant mais s’est formée et édifiée au fil d’une longue et riche histoire : Suisse et neutralité sont quasiment consubstantielles depuis le XVIIe siècle.
Cette posture politique n’amène pas de problèmes particuliers en temps de paix mais peut prendre une dimension plus discutable en temps de crise ou de conflit. L’actuelle guerre d’agression russe en Ukraine a remis cette question à l’ordre du jour en Suisse. Cet article se propose d’en faire un tour d’horizon.
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