La réforme conduite par le général Lagarde a largement dépassé le simple cadre des forces terrestres pour englober toute l’armée de Terre. Cette mutation, très ambitieuse, a permis de refonder l’ensemble des composantes en l’adaptant au combat moderne, tout en bénéficiant de la modernisation des équipements. Il s’est agi de la plus importante réforme et la plus réussie depuis 1946.
Histoire militaire - La réforme Lagarde (1975-1979) (3/3) : Ses modalités
Military History—The Lagarde Reform (1975-1979) (3/3): Application
General Lagarde’s reform went way beyond the simple framework of ground forces to encompass the entire Army. This highly ambitious change led to re-organisation all its components, adapting the Army to modern warfare and benefiting from modernisation of equipment. It was the greatest and most successful reform since 1946.
Cette chronique, qui fait suite aux deux précédentes, traite de la conduite et des modalités des réformes mises en place par le général Lagarde. Réforme d’une cohérence absolue, qui va toucher tous les domaines de l’Armée de terre (AdT) et pas seulement l’organisation des forces comme on l’imagine un peu vite aujourd’hui. Il a été indiqué dans la précédente chronique, le principe fondamental retenu par le général Lagarde : faire fonctionner l’AdT selon un principe de centralisation de la conception à son niveau et à celui de l’État-major de l’armée de Terre (EMAT), décentralisation au niveau de la conduite et de l’exécution, et ceci, dans tous les domaines.
L’échelon central
Le général Lagarde commence par réorganiser l’EMAT, boulevard Saint-Germain, selon une double approche : vers le haut, pour en faire une structure miroir de l’EMA en termes de préparation de l’avenir, et vers le bas, afin de disposer d’un outil capable de définir la politique des différents domaines, aujourd’hui qualifiés d’« organiques », propres au fonctionnement de l’AdT. Cette organisation va se traduire par un état-major aux ordres du Général major général (GMG) (1), auquel trois sous-chefs d’état-major sont subordonnés (Études–Planification–Finances – ou EPF ; Opérations ; et Organisation–Logistique).
Pour ce qui est de la préparation de l’avenir, il s’agit, aux ordres du sous-chef EPF, à la fois de participer dans le sillage des travaux de l’EMA à la définition de la maquette de l’AdT (sous son double aspect organisationnel et capacitaire, à charge du bureau Études) et de conduire l’exercice budgétaire (à charge du bureau Planification–Finances). En fait, le processus de programmation innerve tout le fonctionnement de l’état-major, chaque bureau étant « gouverneur de crédits » du domaine qui l’occupe. Comme la première règle administrative de l’État est l’annualité du budget, la programmation définie, indicative est, chaque année, « remise à plat » et, le cas échéant ajustée. Ce double exercice de programmation et de budgétisation confère un rôle majeur à la division EPF.
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