Commissaire général de la Marine, Vincent Campredon est membre de l’Académie de marine. De 2015 à 2023, il a dirigé le Musée national de la Marine, établissement installé place du Trocadéro à Paris, face à la tour Eiffel. Son livre est inspiré par un projet culturel national ambitieux : la rénovation du Musée. C’est alors que s’ouvre un chantier de six années, à la manière d’un grand carénage, puisqu’il fut question, d’une reconstruction radicale des aménagements et de la muséographie. Il faut le reconnaître, pour l’avoir visité tout récemment, le résultat est éblouissant. J’ose le dire, pour en avoir parcourus beaucoup – Guggenheim de New York, Musée du Belvédère à Vienne, Galerie nationale à Prague, Tate à Londres, etc. –, oui, le musée national de la Marine s’est hissé au rang des plus beaux musées au monde ! Toutes les générations y trouveront de quoi se cultiver en y prenant un immense plaisir.

Revenons au livre de Vincent Campredon. Dans sa nouvelle muséographie, la Marine sort du registre technique ou militaire pour rejoindre les lieux de haute culture. Il faut le lire et le dire ! En nous invitant à une déambulation dans cette architecture Art déco au milieu des nouveaux espaces thématiques, c’est un récit vivant de l’histoire maritime que nous propose cet ouvrage. Parmi les innombrables références, au fil des lignes, nous avons par exemple, au-delà de l’horizon, la Réale, l’Inconstant, Choiseul, Bouguainville, ou encore Teparima, qui fut, dans les années 1880, roi de Rapa, petite île de Polynésie française à 1 250 km de Tahiti. Puis voici le Crabe-Tambour, l’œuvre magistrale de Pierre Schoendoerffer, le phare de Cordouan, ou encore l’évocation des usages de la Marine nationale, armée de tradition et d’innovations. Chaque paragraphe est un tableau, à la manière des impressionnistes. À chaque ligne, une référence, historique, militaire, le tout dans une belle écriture qui fait honneur à la tradition littéraire française. Livre de haute culture, ce voyage est un régal. ♦