Pour faire face aux défis du futur, la DGA est en pleine mutation avec une accélération vers l’anticipation stratégique, pour sortir de la logique classique des grands programmes d’armement qui restent indispensables. La DGA NG valorise son ADN d’expertise et d’excellence en s’ouvrant davantage, en réformant ses modes d’action et en réaffirmant sa militarité pour affronter les conflits de demain.
DGA NG : Préparer le futur - Entretien avec le directeur-adjoint à l’anticipation stratégique
DGA NG Prepares for the Future: Interview with the Deputy Director for Strategic Anticipation
The Directorate General of Armament (Direction générale d’armement—DGA) is undergoing substantial change in order to be equipped to face future challenges, and is placing greater effort on strategic anticipation in order to move away from the conventional conduct of major weapons programmes, which nevertheless remain essential. In this new approach, DGA NG (Nouvelle Génération—new generation) is boosting its base of expertise and excellence through greater openness, reform of working practices and reaffirming its commitment to facing future conflicts.
À l’heure des transformations et des restructurations, la Direction générale de l’armement fait-elle sa révolution ? Tour d’horizon des mouvements à l’œuvre.
Monsieur le directeur, d’habitude à la DGA, on trouve principalement des ingénieurs de l’armement. Votre profil particulier, votre mission dédiée à l’anticipation stratégique traduisent-ils déjà la DGA dans son format NG ? Qu’est-ce qui vous a amené à la DGA et vous prédestinait justement à ces fonctions ?
À la DGA, on trouve, il est vrai, principalement des ingénieurs, mais pas forcément de l’armement (statut militaire), qui sont en fait minoritaires par rapport aux civils. Il est vrai aussi que rien ne me prédestinait à ces fonctions. Je ne suis ni ingénieur, ni scientifique, mais j’ai une formation plutôt littéraire, et très spécialisée, puisqu’à l’origine, je suis sinologue. Je suis un petit peu le contre-exemple de ce qui se passe en général dans l’appareil de l’État, ou de ce qui s’y passait jusqu’à présent. J’ai en effet commencé par de l’ultra-spécialisation avec du chinois, et puis progressivement, je me suis ouvert à des choses beaucoup plus généralistes, pour terminer, à Sciences Po, sur des questions liées aux relations internationales, à la sécurité et aux affaires publiques.
Je me suis retrouvé dans une position très singulière à l’Élysée, puisque j’ai conseillé le président de la République sur des questions de menaces émergentes, mais depuis son État-major particulier, qui n’est, en général, armé que par des militaires ; j’y étais donc le seul civil. J’ai travaillé ensuite sur la Red Team avec Emmanuel Chiva qui, nommé délégué, m’a demandé de bien vouloir être son adjoint anticipation stratégique – une mission qu’il souhaitait créer.
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