La nouvelle Administration Trump II sera différente de celle de son premier mandat. L’imprévisibilité du Président et sa volonté d’aller vite avant les midterm elections en 2026 vont bousculer les Européens et les obliger à se prendre enfin en main. La priorité de Trump II sera l’économie avec une approche exclusivement tournée vers les intérêts américains, sans oublier l’immigration.
Trump II : des perspectives contrastées et un Président qui joue de son imprévisibilité
Trump II: Contrasting Perspectives and a President Who Plays on His Unpredictability
The new Trump II administration will be different from that in his previous term of office. The president’s unpredictability and desire to act quickly before the midterm elections in 2026 are a wake-up call to Europeans, which will force them to sort themselves out—at last. Trump II’s priority will be the economy, with an approach focused entirely on US interests; the matter of immigration will not be forgotten.
Dès avant sa prise de fonction officielle, Donald Trump a pris soin de présenter une équipe entièrement nouvelle par rapport à celle qui l’avait accompagné lors de son premier mandat. En même temps, il affichait ses priorités pour un mandat qu’il sait non renouvelable et qui devra assez rapidement faire face à l’échéance électorale des midterm elections au Congrès de novembre 2026.
Plusieurs priorités, notamment dans le domaine économique, comme celles concernant les hausses massives de tarifs douaniers ou le projet de déportations d’émigrés illégaux sont déjà contestées par nombre d’économistes qui y voient un facteur de reprise de l’inflation aux États-Unis. Sur le plan international, d’autres objectifs étaient attendus de longue date, comme la recherche d’un accord rapide « dans les six mois » avec Moscou sur l’Ukraine, une politique renouvelée et renforcée de sanctions dans les domaines technologiques contre la Chine, et un effort de défense supplémentaire exigé des Européens à l’Otan. D’autres, plus inattendues, sont récemment apparues, comme l’inclusion dans « l’espace vital » américain du Canada, du canal de Panama et même du Groenland (qu’avait déjà, il est vrai, tenté en vain d’acquérir Truman dans les années 1950). Au-delà des préoccupations stratégiques et de la crainte, dans ces deux derniers cas, d’une présence chinoise, la volonté de défendre un nouvel « Lebensraum » américain heurte les principes d’un ordre mondial régulé par le droit international, tel que prônés jusqu’ici par les Occidentaux depuis 1945. Cependant, on sait que Vladimir Poutine et Xi Jinping ont déjà montré en Ukraine et vis-à-vis de Taïwan qu’ils n’étaient plus enclins à le partager.
Dans ce cas, comme dans d’autres, Donald Trump résiste difficilement à la tentation de se positionner au cœur d’un débat médiatique à qui il doit une large part de sa fortune politique. D’où la volonté d’une démarche personnelle présentée comme clivante et, le cas échéant, erratique ou changeante, justifiée par le primat donné à la négociation et à une « approche transactionnelle ». Elle ne s’embarrasse pas des précautions des bureaucraties ou des objections des « adults in the room », à la différence du premier mandat. La composition de la nouvelle équipe apparaît donc un élément important du nouveau contexte à Washington.
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