Les villes, lieux de puissance ou sources de richesses depuis la sédentarisation des peuples, constituent des zones d’affrontement périodiques, les assaillants assiégeant des défenseurs retranchés dans leurs murs. Toutefois, au cours de l’histoire, cette propension à utiliser des zones urbanisées pour y mener la bataille a nettement évolué, principalement en fonction de critères opérationnels, humanitaires, techniques ou terroristes.

Au XX^e siècle, si le premier conflit mondial a relativement épargné les villes mais occasionné la destruction de nombreuses bourgades et quelques cités situées à proximité ou sur la ligne de front, le second a davantage impliqué les zones urbanisées. Outre les villes ciblées par l’aviation dans de vaines et meurtrières tentatives de démoraliser les populations et pour amoindrir le potentiel industriel, les combats dans leurs murs ont concerné quelques agglomérations implantées à des carrefours de communication et érigées en symbole comme Stalingrad ou Berlin dont le taux de destruction fut important. Les décombres occasionnés par les bombardements peuvent finalement avantager les défenseurs en constituant des moles de résistance difficiles à réduire lors des assauts comme sur le Monte Cassino lors de la campagne d’Italie.

La situation actuelle

Depuis le début du siècle, la population mondiale en augmentation se concentre pour moitié dans les villes et la vague d’urbanisation actuelle devrait, selon les spécialistes, conduire 70 % de la population mondiale à résider dans des villes à l’horizon 2050. Ces perspectives poussent la plupart des analystes à prédire une plus forte occurrence des combats en zone urbanisée lors des conflits. Les récents conflits d’Ukraine et surtout de Gaza leur donnent raison. Toutefois, il convient de relever d’autres causes particulières et originales pour expliquer la recrudescence des combats en zone urbanisée.