Introduction
Introduction
Introduction
Chaque année depuis 2016, à la rentrée de septembre, Frédéric Encel, Docteur HDR maître de conférences à Sciences Po, organise avec l’appui de la municipalité les Rencontres géopolitiques de Trouville, ouvertes à un très large public associant tant des lycéens que des citoyens de tout bord soucieux de mieux comprendre la marche chaotique de notre monde. Avec un panel d’experts, de journalistes et de professionnels engagés, c’est l’opportunité de traiter les grandes questions qui structurent le fonctionnement de notre environnement et de s’interroger sur les futurs possibles, alors même que l’incertitude stratégique est désormais permanente. Après « Mers et Océans » abordés en 2023, le thème de l’année 2024 s’intitulait « Les femmes et le pouvoir ». La RDN est partenaire de cet événement depuis 2023 et publie pour la seconde fois quelques contributions parmi les tables rondes, permettant ainsi de diffuser plus largement des interventions particulièrement riches et participant directement au débat stratégique.
Paradoxalement, le sujet cette année peut sembler assez éloigné des approches de la RDN. Il est vrai que dans notre domaine – les questions de défense –, la parité est loin d’être une réalité et, si nous avons régulièrement des auteures, les thématiques autour de la femme et de sa place comme actrice du pouvoir ont été peu abordées. Ainsi, il fallut attendre le numéro de mars 1947 pour la première publication d’un article rédigé dans la RDN par une femme, Hélène Campinchi (1898-1962), avocate, journaliste, fonctionnaire et résistante : « Les femmes et l’effort de guerre en France et dans les pays alliés ».
D’où l’intérêt des quatre textes proposés ici et très différents par leur approche. Ils traduisent la richesse des débats de ces 9es rencontres centrées sur la relation des femmes au pouvoir qui, il faut bien le reconnaître, reste encore largement contrôlé par les « mâles ». Il suffit de voir les images de Vladimir Poutine au Kremlin, ou d’autres dirigeants de la planète comme Xi Jinping, où la femme reste marginalisée. Sans oublier que les violences exercées envers elles sont une arme de guerre et de terreur à part entière. Avec le sentiment diffus mais réel que, si la condition des femmes s’améliore dans certaines parties du globe avec l’accession à de hautes responsabilités – même si la France a encore des marges de progrès –, ailleurs il y a bien des régressions comme en Afghanistan, où les Taliban ont enfermé les femmes dans une prison totale. Il y a donc une impérieuse nécessité non seulement à être vigilant mais à aller au-delà et de comprendre qu’il y va aussi de notre avenir d’agir plus activement pour la moitié de l’humanité.