La loi organique sur les lois de finances (Lolf) du 1er août 2001 entraîne une réforme profonde du droit budgétaire, et finalement du fonctionnement de l’État. Les budgets de moyens laisseront la place en 2006 à des budgets de résultats, permettant d’obtenir une efficacité accrue des dépenses publiques. Pour le ministère de la Défense, la Lolf est l’aboutissement de quarante années d’études et d’expérimentations. Tous ceux qui ont participé à ces réflexions ont donc quelque motif de se réjouir. Toutefois, le rapprochement du coût et de la performance, principe actif de la loi, est un outil à double tranchant.
La Lolf présente d’autres inconvénients, dont le moindre n’est pas la place prééminente qu’elle réserve à l’administration et à la finance. Celles-ci resteront probablement « maîtresses », et bien peu « servantes », de la politique militaire. La Défense se prépare activement à appliquer la Lolf le mieux possible. La réussite de la réforme dépend toutefois de la vigilance des autorités politiques, au premier rang desquelles le Parlement.