L’Irlande se réjouit des possibilités qui se présentent lors de notre présidence de l’Union européenne (UE), mais est consciente en même temps des énormes défis auxquels nous sommes confrontés. Nous avons pris la présidence à un moment particulièrement crucial dans le développement de l’UE, surtout en ce qui concerne la Politique étrangère et de sécurité commune (Pesc) à la veille d’une expansion historique en accueillant de nouveaux membres, pays d’Europe centrale et orientale (Peco). C’est un honneur pour nous d’assumer la présidence pendant cet élargissement – auquel l’Union a travaillé depuis tant d’années. Nous ne saurions sous-estimer l’importance de ce développement dans l’histoire de l’Europe.
Repères - Opinions - Débats
Compte-rendu de la soirée-débat organisée par le Comité d'études de défense nationale, le 4 décembre 2003 à l'École militaire : conférence de Son Excellence Sir John Holmes, Ambassadeur de Grande-Bretagne en France, suivie d'une période de questions.
Habituellement, les États européens préparent des mois à l’avance leur présidence en évacuant les dossiers les plus conflictuels. Au contraire, l’Italie a pris les rênes du Conseil européen alors qu’un débat interne de positionnement diplomatique battait son plein. Les résultats de sa présidence de l’Union sont, malgré tout, assez substantiels. Comme précédemment, les progrès politiques sont plus significatifs que les avancées purement militaires.
Les réformes structurelles de l’Alliance, décidées lors du Sommet de Prague en novembre 2002, et le développement de ses missions, qui la conduit, avec l’Isaf, à se déployer pour la première fois hors du champ traditionnel de la zone euro-atlantique, posent, avec plus d’acuité, la question de la position de la France. Non-intégrés à la structure de commandement du temps de paix, il nous est difficile de peser sur les orientations voulues par les autres pays membres. L’augmentation de notre contribution budgétaire pourrait consolider notre positionnement.
Pour défendre l’Empire, l’Administration Bush s’est dotée d’un instrument militaire visant à la suprématie absolue. Elle a pris pour cible un objectif adapté à ses moyens, le renversement des régimes jugés dangereux pour la sécurité des États-Unis, et non le terrorisme international, pourtant dénoncé comme la principale menace pour le pays. Il n’est pas surprenant que les résultats obtenus sur ce plan soient très éloignés de ce qui avait été annoncé. Une autre politique, visant réellement à affaiblir le terrorisme, a été définie par la Maison-Blanche, mais elle n’a jamais été appliquée.
Le Centre de politique de sécurité de Genève a organisé les 28 et 29 octobre 2003 un important forum portant sur le thème : « Infrastructures critiques et continuité des services dans un monde interdépendant ». Les travaux ont souligné les grands pas accomplis : meilleure prise de conscience des problèmes ; avancées en sécurité informatique ; mais situation plus complexe dans les télécommunications, inquiétude face au risque terroriste, insuffisances aux niveaux national et international, nécessité de changer de mentalité. Des pistes en vue d’une amélioration ont été suggérées. Lire les premières lignes
Quand Donald Rumsfeld affirme que « c’est la mission qui fait la coalition », il ne s’agit pas de l’expression d’un isolationnisme traditionnel américain ; car l’usage même du mot « coalition » montre que les États-Unis ne se retirent pas du monde. Le concurrent soviétique ayant disparu, retourneraient-ils alors à la construction de la société idéale dont ils ont la vision depuis leur naissance ? En ce cas, l’idéal du Nouveau Monde s’exprimerait différemment : il y aurait toujours une altérité américaine au monde, un hégémon bienveillant. Lire la suite
Les Américains seraient-ils en train de gagner leur pari ? Après l’arrestation de Saddam Hussein, l’Iran a déclaré accepter de signer le protocole additionnel du TNP, et la Libye de se placer sous le contrôle de l’agence de Vienne. La situation sur le terrain impose cependant une réelle circonspection. Quant à l’analyse des buts de guerre face aux résultats actuels, elle contraint l’observateur à être, pour le moins, réservé sur l’avenir.
L’histoire des relations entre les peuples est marquée par l’usage de la force. L’une des difficultés rencontrées pour fonder des relations de nature nouvelle vient de ce que, même lorsque les faits de puissance relèvent du passé, ils continuent de peser lourdement sur le présent. Ils contribuent de façon substantielle à forger la psychologie des peuples, leur culture, leur perception d’eux-mêmes et des autres. C’est là une source importante de malentendus et de conflits. Il conviendrait, afin de pacifier les esprits, d’œuvrer pour réaliser la convergence des perceptions, notamment, en écrivant ensemble l’histoire commune.
Dans son numéro de juin 2003, la revue Défense Nationale a présenté un article sur l’anticipation des crises nationales et internationales que permet de réaliser un outil de « crisogénie systémique ». Les principes de cet outil reposent sur la possibilité nouvelle de simuler les différents avenirs potentiels d’une nation dans un système d’information, par paramétrage des tendances, puis calcul des probabilités des situations futures possibles à moyen et long terme. Le présent article fournit les résultats d’un tel système appliqué à titre d’exemple au cas de l’Inde. On y constate que le XXIe siècle devrait permettre à la démocratie indienne d’acquérir un statut de grande puissance.
La loi organique sur les lois de finances (Lolf) du 1er août 2001 entraîne une réforme profonde du droit budgétaire, et finalement du fonctionnement de l’État. Les budgets de moyens laisseront la place en 2006 à des budgets de résultats, permettant d’obtenir une efficacité accrue des dépenses publiques. Pour le ministère de la Défense, la Lolf est l’aboutissement de quarante années d’études et d’expérimentations. Tous ceux qui ont participé à ces réflexions ont donc quelque motif de se réjouir. Toutefois, le rapprochement du coût et de la performance, principe actif de la loi, est un outil à double tranchant. Lire la suite
Récemment professionnalisées, les armées françaises ont des difficultés à recruter, former, fidéliser et reconvertir leurs sous-officiers et militaires du rang. La formation interactive (e-learning) est une réponse possible à ces défis. Une expérience réussie aux États-Unis, eArmyU, illustre l’impact positif de ces formations interactives sur la performance et la motivation des militaires. La transposition en France d’un projet de cette ampleur, vecteur d’attractivité, de valorisation des compétences utiles et de pilotage des flux de personnel, devrait s’inscrire dans une politique globale de ressources humaines.
L’autorité est un sujet éternel de réflexions. Ce sujet est évoqué à propos du couple marin-autorité au sein des unités navigantes de la force d’action navale. Le principe de l’autorité est évoqué, des constats sont établis, et appréhendés, les enseignements sont recueillis par des médecins de la force concernant l’évolution de l’exercice de l’autorité et les réponses du marin.
S’interroger sur ce qui fonde le métier de soldat à notre époque paraît essentiel à l’orée de la consolidation de la professionnalisation ; mais cette recherche impose à la fois d’embrasser avec un grand recul les évolutions à l’œuvre dans notre pays et de plonger dans toute la richesse de la psychologie humaine. Rarement un engagement ne résulte donc d’un faisceau de motivations aussi disparates. Cette étude tente justement d’éclairer ce phénomène de la manière la plus complète possible. Lire les premières lignes
Chroniques
Extraits de l’allocution de Jacques Chirac, président de la République, en réponse aux vœux des armées, le jeudi 8 janvier 2004. Lire la suite
Le Conseil européen du 12 décembre 2003 a adopté le document présenté par Javier Solana. Ainsi, l’Europe dispose d’une stratégie de sécurité, d’une vision du monde où elle a toute sa place. On trouvera ci-dessous les extraits relatifs à la Pesc-PESD des conclusions de la présidence du Conseil européen de Bruxelles. Lire la suite
Comme toute entité politique, l’Union européenne (UE) doit disposer des trois niveaux de commandement – stratégique, opératif et tactique – pour pouvoir mener une opération. Le niveau tactique est celui des unités déployées ; il est assuré par chacun des États contributeurs de ces forces. Le niveau opératif est celui du « théâtre » où est conduit l’ensemble des opérations ; cet état-major de forces, également fourni par un des États-membres est donc déployé in situ. Le niveau stratégique prépare et suit l’engagement en assurant la planification, la conduite de l’opération et son soutien, puis son désengagement dans le cadre de la sortie de crise. Établi en Europe, dans sa garnison, cet état-major stratégique permet au commandant d’opération de faire le lien entre le théâtre et le niveau politique, à Bruxelles.
Extraits du dossier de presse DGA-CEA-CNRS.
Bibliographie
Ce livre est un témoignage. Il présente, en leurs œuvres, les administrateurs de la France d’outre-mer. Comme le souligne dans sa préface Pierre Messmer, qui fut l’un des leurs, l’évocation se situe entre conquête et décolonisation, période méconnue et souvent caricaturée alors qu’elle méritait d’être exaltée. Voilà qui est fait, et avec un ton de modestie bien venu. Onze auteurs, neuf administrateurs et deux magistrats, ont écrit l’ouvrage, enrichi de souvenirs épars. Lire la suite
Geneviève de Galard a vingt ans quand la guerre d’Indochine commence. Issue d’une des plus prestigieuses familles de France, elle rêve d’aventure, et s’en gage donc tout naturellement au sein des forces armées et choisit le métier de convoyeuse de l’Armée de l’air. Sa mission : assister les blessés lors des évacuations sanitaires aériennes dans le théâtre indochinois. Lire la suite
La crise coréenne a relancé le débat sur le nucléaire militaire du Japon. L’été dernier, le cabinet Koizumi a ainsi laissé entendre son désir légitime d’accéder à ce type de puissance. C’est dans cet environnement géopolitique que la collection dirigée par Michel Bergès « Pouvoirs comparés » vient de publier un ouvrage remarquable tant par sa rigueur scientifique que par la densité de ses analyses. Il est vrai que les auteurs, spécialistes reconnus des questions de défense, nous ont habitués à des travaux d’envergure. Lire la suite
« Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise pensée, c’est d’avoir une pensée toute faite », écrivait Péguy. De nombreux auteurs se sont attachés à débusquer puis à démonter les mécanismes de ces poncifs. Parmi ceux-ci les noms de Flaubert, de Léon Bloy ou, plus récemment, de Jacques Ellul, dans son Exégèse des nouveaux lieux communs, doivent être cités. C’est dans cette lignée que l’ouvrage de Jean Sévillia s’inscrit, concernant les idées reçues sur l’histoire. Lire la suite
Dès la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, l’Europe aurait pu relever deux défis. Un défi civilisationnel : celui de la sauvegarde de sa civilisation ou de la survie de ses valeurs séculaires et de l’identité des peuples qui la constituent. Un défi géostratégique : la préservation de sa place dans le contexte de l’après guerre froide, autrement dit, celui de la défense. Lire la suite
L’histoire de la Première Guerre mondiale est redevable à Gérard Fassy d’avoir exploré un de ses aspects les moins connus : l’ouverture d’un front en Orient par les alliés. Certes, il y a quelques années, le Capitaine Conan, roman mis en images par Bertrand Tavernier, venait nous rappeler cet épisode, mais sur le mode de la fiction et non de la rigueur de l’étude universitaire. Cette dernière porte plus particulièrement sur l’action du commandement français de l’armée d’Orient dans sa globalité, analyse le rôle des trois commandants en chef français, explique l’organisation et le travail des principaux états-majors français en Macédoine. Lire la suite
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