Parfois discrédité par des affaires qui sont exploitées, voire altérées, par des médias en quête de sensationnel, le renseignement français traverse une crise d’identité. Ce trouble est dû essentiellement aux relations complexes que les acteurs de cette activité controversée, mais indispensable dans tout État, entretiennent avec le pouvoir politique et les organismes d’information destinés au grand public. Le malaise est amplifié par les dysfonctionnements inhérents à une certaine pesanteur bureaucratique et aux luttes internes entre les différents services et réseaux. Le débat a pris une dimension particulière avec la place que le renseignement doit occuper dans une démocratie, un sujet brûlant qui s’efforce de concilier des notions apparemment contradictoires, comme le secret et la transparence, la raison d’État et la légalité.