Dictionnaire interarmées. Termes militaires & paramilitaires
Dictionnaire interarmées. Termes militaires & paramilitaires
Occasion m’a été donnée de consulter le Dictionnaire interarmées. Termes militaires & paramilitaires de Pierre Boi. D’emblée, on peut considérer que l’ouvrage, produit par un seul auteur, est impressionnant. Avec ses 643 pages et ses 23 000 entrées en anglais, il dispose également d’un bréviaire de 199 pages développant des acronymes anglais. L’ouvrage est d’utilisation aisée, chaque entrée permettant de contextualiser le terme, éventuellement de le développer et donne sa traduction en français. Très utilement, l’auteur a adjoint à son ouvrage des tables d’équivalences de grades, de températures, de surfaces, de volumes et de mesures.
Les traductions des termes, de même que la qualité de leurs contextualisations s’avèrent excellentes, en faisant naturellement un ouvrage que tout officier francophone ayant des relations avec l’Union européenne, l’Otan ou encore d’autres officiers anglophones sera heureux de posséder. C’est, en particulier, la focalisation sur des termes techniques afférents aux domaines terrestres, navals et aériens qui s’avère être la plus précieuse. De nombreux termes inhérents à la gestion des ressources humaines en milieu militaire s’y retrouvent également. Insuffisamment traités par les dictionnaires classiques, ces domaines sont ici bien couverts.
Assez utilement, enfin, ce dictionnaire est complété par un index en français, permettant de retrouver les traductions anglaises des entrées recherchées. L’ouvrage n’est, certes, pas pour autant dénué de défauts. Une première catégorie de ces défauts a trait à un traitement assez pauvre de la terminologie propre à la stratégie théorique ou à la diplomatie, que l’on comprendra en raison de la vocation « opérationnelle » du dictionnaire. Une deuxième catégorie de critiques pourrait concerner le choix des termes traités, certains pourtant utiles et communément utilisés aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, ne s’y retrouvant pas, à l’instar, par exemple de blue on blue (engagement fratricide), de blue/brown/green water navy.
Une troisième catégorie de critiques touche au bréviaire d’acronymes, dont toutes les armées et l’américaine en particulier, raffolent. Plusieurs termes, pourtant éminemment utiles dans des processus de planification interarmées, sont ainsi absents. C’est le cas, par exemple, pour le TPFDL (Time Phased Forces Deployment List). D’autres ne sont pas listés alors que certains, relevant de la même catégorie, le sont. On retrouve ainsi la Royal New Zealand Air Force mais non la Royal Netherlands Air Force/Koninklijke Luchtmacht avec laquelle des opérations ont statistiquement plus de chance d’être menées. Dans certains cas (le Tiald ou l’Amraam), c’est un type de système qui est cité sans que d’autres ne le soient.
On arguera toutefois ici qu’une telle tâche est extrêmement lourde, le Dictionnary of military terms américain recensant plus de 50 000 entrées. In fine, l’ouvrage de Pierre Boi s’avère donc très précieux pour les opérationnels, mais également pour les fonctionnaires et étudiants ayant à travailler sur les questions d’ordre militaire. Aussi, les quelques manquements de ce dictionnaire ne cachent certainement pas la valeur d’un outil utile et pratique (le prendre en déplacement est aisé, ce qui n’est pas négligeable), qui a valeur de porte d’entrée vers d’autres documents d’origine anglophone. ♦